À la veille des manifestations prévues au Togo du 26 au 28 juin, le Département d’État des États-Unis a publié une alerte de sécurité mondiale, appelant tous ses ressortissants à faire preuve d’une vigilance accrue à l’étranger. Ce message, daté du 22 juin 2025, fait écho à un contexte géopolitique instable à l’échelle internationale, mais prend un relief particulier dans un Togo plongé dans une profonde tension politique et sociale.
Selon le communiqué, il existe « un risque de manifestations ou d’actions violentes visant les citoyens et les intérêts américains à l’étranger », et le Département d’État recommande ainsi aux ressortissants américains d’« faire preuve d’une prudence accrue » pendant leurs déplacements à l’étranger.
Une alerte qui coïncide avec une mobilisation annoncée au Togo
Cette publication intervient alors que de nombreux mouvements citoyens et partis politiques togolais appellent à trois journées de protestation, pour dénoncer la récente réforme constitutionnelle. Celle-ci instaure une cinquième République reposant sur un régime parlementaire, un changement largement perçu comme une manœuvre visant à prolonger le pouvoir du président Faure Gnassingbé, en poste depuis 2005.
La dernière manifestation d’ampleur, organisée le 6 juin, avait été violemment dispersée par les forces de sécurité. Arrestations, usage excessif de la force, et interdictions systématiques de rassemblement ont marqué les semaines récentes, laissant présager un climat de confrontation à l’approche des nouvelles mobilisations.
Bien que de portée globale, cette alerte trouve une application concrète au Togo, pays où les tensions sociales et politiques s’intensifient. Si l’alerte fait référence à la crise au Moyen-Orient, notamment entre Israël et l’Iran, elle souligne également les risques accrus dans les zones à forte instabilité.
Le Département d’État invite ainsi les voyageurs américains à « lire attentivement les avis de voyage, les informations par pays et les dernières alertes de sécurité avant tout déplacement », soulignant la nécessité d’une information actualisée pour toute destination jugée sensible.
Une communauté internationale en alerte
Dans ce contexte déjà fragile, les autorités togolaises ont récemment suspendu la diffusion de plusieurs médias étrangers, notamment RFI et France 24, accusés d’alimenter les critiques contre le régime. Cette décision a été largement perçue comme un signe supplémentaire du resserrement de l’espace démocratique et de la répression accrue à l’encontre de la liberté d’expression.
L’alerte mondiale des États-Unis résonne dans un climat politique explosif au Togo
