Arrêté dans la nuit du 26 mai dernier à son domicile à Lomé, l’artiste togolais Aamron a recouvré la liberté ce week-end. Son interpellation faisait suite à la publication, sur TikTok, de contenus critiques à l’égard du pouvoir en place.
Selon son avocat, Me Célestin Agbogan, l’artiste a subi des actes de torture au Service central de recherches et d’investigations criminelles (SCRIC), peu après son arrestation. « Au SCRIC, ils l’ont menotté dans des conditions déplorables et ils ont commencé par le bastonner. Il a été torturé, malmené, il a été bien secoué, avec des cicatrices partout. Quand ces agents le bastonnaient, ils lui ont demandé : “qu’est-ce que nous sommes en train de te faire ?” Mon client a répondu : “vous êtes en train de me redresser.” Ces tortionnaires ont répliqué en disant : “non, nous ne sommes pas en train de te redresser, nous sommes en train de te torturer.” Donc ce sont ces soldats eux-mêmes qui ont utilisé le mot torture. Et ils ont ajouté : ‘Si Dieu t’aide et tu t’en sors un jour, tu peux aller faire tes lives pour dire que nous t’avons torturé, personne ne nous fera rien’ », a rapporté l’avocat dans une interview à Echo du Togo.
Suite à ces sévices, l’artiste a été transféré au centre psychiatrique de Zébé où il a été interné. « C’est là-bas qu’on a constaté qu’il était malade, après l’établissement d’un rapport médical transmis au procureur, lequel a requis son internement », a précisé Me Agbogan.
Aucune plainte n’ayant été formulée contre lui au moment de son arrestation, l’avocat parle d’une procédure totalement irrégulière. « Il s’agit d’une arrestation arbitraire. Il a été arrêté à l’insu du procureur, qui n’en a été informé qu’à Zébé, sur la base du rapport médical. Le procureur de la République nous a personnellement dit qu’il n’avait entamé aucune procédure contre lui », a-t-il déclaré.
Concernant la vidéo de l’artiste présentant des excuses au Président du conseil, l’avocat affirme qu’elle a été obtenue « sous la contrainte ».
Me Agbogan, également président de la Ligue togolaise des droits de l’homme (LTDH), promet de ne pas en rester là. « Quand on viole la loi, on sait ce qu’il faut faire. Des gens ont torturé dans ce pays et ont été condamnés. Je discuterai avec mon client. Et il n’est pas le seul. Ceux arrêtés lors des manifestations du 6 juin ont également fait l’objet de torture et de traitements dégradants. C’est un lourd dossier, et si on le laisse comme ça, cela n’honore pas notre pays. Je pense qu’il y aura une suite », a-t-il conclu.
C’est dommage, mais nous ne pouvons pas accepter que la jeunesse manque du respect aux autorités et/ou à leurs aînés… Ne mélangeons pas les “choses”. Oui la vie n’a jamais été facile… La jeunesse togolaise doit se mettre sérieusement au travail… Les sahéliens se moquent quand les gens disent qu’il y a pas d’argent au Togo… Nous les voyons réussir sous nos yeux.