Malgré une vague de témoignages et de preuves visuelles diffusées sur les réseaux sociaux, le gouvernement togolais continue de nier tout recours à la torture contre les manifestants arrêtés début juin. Interrogée sur les allégations relayées par Amnesty International, la ministre de la Communication, Yawa Kouigan, a déclaré n’avoir « pas été informée » de tels faits.
« La torture est une chose inacceptable et condamnable. Le cadre juridique togolais la prohibe et la sanctionne », a-t-elle insisté, évoquant des « déclarations qui affleurent sur les réseaux sociaux » et rappelant qu’à ce stade, « aucune saisine de la justice » n’a été enregistrée.
Pourtant, les réseaux sociaux racontent une autre réalité. Depuis plusieurs jours, des images montrant des corps marqués par des hématomes y circulent massivement. L’une des victimes, arrêtée lors des manifestations du 6 juin, a même publié une vidéo sur TikTok, dévoilant les traces de coups visibles sur plusieurs parties de son corps. Des publications largement relayées par les internautes, qui dénoncen l’inaction des autorités.
Dans son communiqué du 17 juin, Amnesty International affirme avoir recueilli les témoignages de dix manifestants détenus à la gendarmerie de Djidjolé, à Lomé. Tous décrivent des sévices, dont des passages à tabac à l’aide de cordelettes. L’ONG dit avoir consulté plusieurs certificats médicaux faisant état de contusions aux muscles fessiers et paravertébraux.
Alors que 56 manifestants ont été libérés, trois restent en détention, selon l’organisation. Amnesty appelle les autorités togolaises à faire toute la lumière sur ces allégations et à respecter leurs engagements internationaux en matière de respect des droits humains. Une enquête indépendante est réclamée avec insistance par les défenseurs des droits de l’homme