Presque 50 jours après l’arrestation de son fils Steeve au Togo, Dominique Rouyar, entrepreneur guadeloupéen de 68 ans, hausse le ton. Désemparé et sans nouvelles précises, il appelle le gouvernement français à intervenir d’urgence pour obtenir la libération et le rapatriement de son fils.
Steeve Rouyar, installé en Afrique de l’Ouest depuis plusieurs mois, a été interpellé le 6 juin dernier à Lomé, en marge de manifestations anti-gouvernementales sévèrement réprimées. Placé en détention provisoire, il fait face à deux chefs d’accusation : troubles à l’ordre public, qu’il reconnaît, et atteinte à la sûreté de l’État, accusation qu’il conteste fermement. Pour cette dernière, il encourt jusqu’à 30 ans de prison.
Depuis la Guadeloupe, Dominique Rouyar tente tant bien que mal de reconstituer le fil des événements. « Je ne sais même pas s’il participait à la manifestation », confie-t-il à la1ere.franceinfo.fr, frustré par le silence des autorités togolaises comme françaises. Le peu d’informations qu’il obtient vient des députés guadeloupéens qui, sensibilisés à cette affaire, ont sollicité le ministère des Affaires étrangères. Selon eux, une visite consulaire aurait permis de constater l’état préoccupant de Steeve : amaigri, affaibli et en grande détresse morale.
Le père déplore également le manque de communication de l’équipe juridique locale. Il accuse les avocats de ne pas suffisamment défendre son fils ni de tenir la famille informée. Livré à lui-même, il en appelle désormais à l’État français : « C’est au Quai d’Orsay d’agir. Il faut qu’ils rapatrient mon fils ! »
De son côté, le ministère des Affaires étrangères assure suivre le dossier « avec attention », tout en se retranchant derrière la confidentialité des démarches diplomatiques. Une position jugée insuffisante par Dominique Rouyar, qui ne souhaite qu’une chose : revoir son fils sain et sauf, libre, loin de cette prison togolaise dont il redoute chaque jour un peu plus les conditions.