RCI : Alassane Ouattara est candidat pour un quatrième mandat en Côte d’Ivoire. Que va dire cette fois-ci son ami Emmanuel Macron ?
Voici ce qu’il disait en 2020, repris dans mon livre paru l’année dernière aux Editions Jets d’Encre « Quel avenir pour la France en Afrique ? Jeunesse africaine en ébullition. »
[En 2020, le président Alassane Ouattara annonce qu’il ne sera pas candidat à l’élection présidentielle, ayant terminé les deux mandats, maximum autorisé par la Constitution. La réaction du président français est immédiate et forte, avec des mots percutants sur son compte Twitter :
« Je salue la décision historique du président @Ouattara_PRCI, homme de parole et homme d’Etat, de ne pas se présenter à la prochaine élection présidentielle. Ce soir, la Côte d’Ivoire donne l’exemple. »
Peu de temps après, revirement de situation. Le président Alassane Ouattara annonce sa candidature à la même élection présidentielle d’octobre 2020, au prétexte du décès de son Premier ministre, candidat de son parti. Emmanuel Macron réagit à nouveau sur le même compte Twitter :
« Pour maintenir la paix en #RCI, je salue cette décision historique du président @AlassaneOuattara de se présenter aux élections du 31 octobre 2020. »
Puis il apporte une nuance à sa communication en déclarant :
« Je pense vraiment qu’il s’est présenté par devoir. Dans l’absolu, j’aurais préféré qu’il y ait une autre solution, mais il n’y en avait pas. »
En d’autres termes, d’après le président Macron, le parti présidentiel ne dispose de personne d’autre pour le représenter à cette élection, au point de devoir violer la Constitution en fracassant la limitation de mandats. N’est-ce pas osé ?
On constate que dans les deux cas de figure le président Macron utilise les mêmes terminologies. Autant c’est une « décision historique » quand Ouattara annonce ne pas se présenter que c’est aussi une « décision historique » quand il revient sur sa décision et décide de se présenter à l’élection présidentielle.
Au final, peu importe la décision, Emmanuel Macron encense son homologue ivoirien de la même façon dans deux décisions diamétralement opposées. Et cela a le don d’irriter la jeunesse africaine, particulièrement quand il souligne qu’« il n’y en [d’autres solutions] avait pas », comme si en Côte d’Ivoire, personne en dehors d’Alassane Ouattara ne peut diriger le pays, disent les internautes. ]
Aujourd’hui, c’est un quatrième mandat dont on parle en Côte d’Ivoire, comme avait fait Faure Gnassingbé au Togo, avant de changer la Constitution sans consulter le peuple pour une présidence à vie.
L’exemple du Togo est suivi à la lettre en Côte d’Ivoire.
Vraiment fascinant !
Nathaniel Olympio