Togo – Dzogblakopé : Vives manifestations contre une tentative d’appropriation de 7 hectares

Une vive tension règne dans le village de Dzogblakopé Commune de Zio 1), où des manifestations ont éclaté ces derniers jours. En cause : un chantier entamé par l’Église Foi Bahá’íe sur une parcelle de 7 hectares, occupée depuis des décennies par plusieurs familles acquéreuses. Ces habitants, pour la plupart installés depuis les années 1990, dénoncent une tentative d’expropriation illégitime.

Le mouvement de protestation a pris de l’ampleur après que des ouvriers, mandatés pour creuser des fondations sur le site, ont affirmé travailler à une prétendue réhabilitation des routes. Toutefois, il s’est vite avéré qu’il s’agissait de travaux initiés par l’Église Foi Bahá’íe, qui revendique la propriété du terrain suite à un procès contre la collectivité Afatchao et Avotri – propriétaire historique des lieux. Cette dernière qui selon certains acquéreurs, conteste fermement avoir perdu le procès, et affirme qu’aucun jugement définitif n’a encore été rendu.

Selon les informations recueillies, c’est l’actuel chef du village de Dzogblakopé, du nom de Tobli, qui aurait vendu les terrains litigieux à l’église. Or, les acquéreurs, qui s’y sont établis en toute bonne foi depuis plusieurs années, affirment avoir acheté leurs terrains auprès de la collectivité légitime.

Outrés par les récents travaux et les tranchées profondes creusées devant certaines habitations, causant des accidents surtout la nuit, les habitants ont tenté de rencontrer le chef du village actuel – sans succès. Face à ce refus, ils se sont tournés vers la gendarmerie de Kpomé. Une convocation a été adressée à l’Église Foi Bahá’íe. Après audition des deux parties, le commandant de brigade aurait exigé que les représentants de l’église présentent un titre foncier valable aux acquéreurs, ce qui n’a toujours pas été fait à ce jour.

« Cela fait plus de 30 ans que nous vivons ici. Nous avons bâti nos maisons, nos familles, nos vies. Nos enfants vont à l’école du quartier, et nous avons même un dispensaire local où nous nous soignons. Nous sommes une véritable communauté. Aujourd’hui, on veut nous déraciner comme si nous n’étions rien », déplore un résident.

« Nous sommes plus de 300 ménages sur ces 7 hectares. C’est une injustice flagrante. Le chef du village refuse même de nous recevoir. Nous demandons l’intervention urgente des autorités compétentes pour protéger nos droits », ajoute un autre acquéreur.

Malgré l’indignation, des matériaux de construction, notamment du gravier et du fer, continuent d’être acheminés sur le site, signe que l’Église Foi Bahá’íe n’envisage pas de suspendre les travaux. Toutefois, les habitants auraient réussi à obtenir une cessation temporaire du chantier, dans l’attente d’un éclaircissement judiciaire.

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