Alors que les manifestations contre le régime se multiplient au Togo, la fête traditionnelle Evala, organisée à Kara, suscite à son tour de vives réactions. Une vidéo virale captée lors de l’événement alimente les critiques visant le président Faure Gnassingbé, récemment devenu Président du Conseil des ministres après une réforme constitutionnelle controversée.
La séquence montre un jeune homme, en pleine prestation de danse folklorique à quelques mètres du chef de l’État, effectuer des gestes interprétés comme un message de détresse. En dansant, l’individu passe ses mains sur son ventre, puis pointe ses doigts vers sa bouche, un langage corporel populaire au Togo qui signifie généralement : « J’ai faim, donnez-moi à manger. »
Les agents de sécurité sont rapidement intervenus pour l’éloigner de la scène, une réaction qui n’est pas passée inaperçue sur les réseaux sociaux. De nombreux internautes s’inquiètent du sort réservé à ce citoyen, dont le geste semble avoir dérangé l’organisation.
Ce n’est pas la première image controversée en marge des Evala. Quelques jours plus tôt, une vidéo montrait le cortège présidentiel entouré d’une foule enthousiaste à Kara. Tandis que certains y voyaient une démonstration de popularité, d’autres dénonçaient une mise en scène orchestrée. Ils soulignent notamment l’état de précarité des habitations visibles sur la vidéo, estimant que cela traduit le manque de développement dans la région du président.
Ces événements surviennent dans un climat social tendu, marqué par la montée du coût de la vie, un taux de chômage élevé, une crise dans les secteurs de la santé et de l’éducation, ainsi qu’une restriction des libertés. De nombreux citoyens réclament un retour à la Constitution de 1992 et le départ de Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005.
Une scène aussi brève que bouleversante. Ce geste silencieux en dit long sur la réalité que vivent tant de Togolais. Derrière les danses et les apparences festives, le corps de ce jeune homme a exprimé une vérité crue, que ni les projecteurs ni la sécurité n’ont réussi à effacer. Triste reflet d’un pays où la faim, le désespoir et le besoin de changement s’invitent jusque dans les cérémonies officielles.
Quelle est la superficie des terres arables au Togo? Pour planter un champ de manioc qu’a t-on besoin? Pour avoir un champ de piment qu’a t-on besoin?
C’est pitoyable que l’opposition togolaise soit réduite à se satisfaire des mises en scène puériles et soient dans l’attente que le résultat soit l’alternance du pouvoir… Soyons sérieux… Gouverner un pays est dans la hauteur des stratégies… Changeons.