Dans un communiqué publié le 30 juin 2025, la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a exprimé sa préoccupation face aux récentes manifestations au Togo, marquées par de graves violences et des pertes en vies humaines. L’organisation sous-régionale a appelé les parties prenantes à la retenue et au dialogue, tout en exprimant sa compassion aux victimes.
« La CEDEAO (…) exhorte toutes les parties prenantes à privilégier le dialogue en vue d’un climat socio-économique et politique apaisé », peut-on lire dans la note officielle. Elle réaffirme sa disponibilité à contribuer aux efforts de préservation de la paix sociale en République Togolaise.
Mais cette réaction, très attendue sur les réseaux sociaux et dans les cercles de la société civile togolaise, a suscité une vague d’indignation. Plusieurs internautes ont exprimé leur colère face à ce qu’ils considèrent comme un « message creux » et un « soutien indirect au régime ».
L’artiste chanteur togolais Zaga Bambo a répondu sèchement : « Merci à la CEDEAO, mais nous ne voulons aucun dialogue avec Faure Essozimna Gnassingbé. On ne dialogue pas avec un dictateur terroriste, il doit démissionner immédiatement. »
Depuis plusieurs années, le pays a connu une succession de dialogues politiques sans véritable aboutissement, pendant que le pouvoir en place consolide son autorité par des révisions constitutionnelles controversées. Le dernier en date a suscité une vague de manifestations durement réprimées, avec au moins sept morts selon des sources indépendantes.
À l’international, les critiques fusent également. Le Ghanéen Osagyefo Oliver Barker, activiste des droits humains, n’a pas mâché ses mots : « UNE CEDEAO INUTILE ET SANS COLONNE VERTÉBRALE » a-t-il écrit sur sa page Facebook, dénonçant l’inaction répétée de l’organisation face aux dérives autoritaires dans la région.
Alors que les appels à la justice se multiplient au Togo, l’absence de condamnation claire de la répression dans le communiqué de la CEDEAO interroge et laisse un goût amer à de nombreux citoyens.