Ce jeudi 17 juillet 2025, dans la commune Oti 2, région des Savanes, un conseiller municipal de l’opposition a été violemment tabassé puis gardé à vue au commissariat de Mango. Il aurait dénoncé une opération de bourrage d’urnes dans les bureaux de vote du lycée de Barkoissi.
Il s’agit de Jérémie Lamboni, conseiller municipal et candidat sur la liste du parti ADDI (Alliance des Démocrates pour un Développement Intégral). Selon les informations recueillies par le journal “Le Neutre”, celui-ci a été violemment passé à tabac après s’être opposé à des opérations de bourrage d’urnes en pleine journée électorale. L’agression aurait été perpétrée par le commissaire de la ville de Barkoissi, assisté par des éléments des forces armées, aux environs de 15h40, en présence de plusieurs électeurs. La victime a ensuite été conduite au commissariat de Mango, où elle a été retenue.
Contacté par Le Neutre, le président national du parti ADDI, le député Aimé Gogué, a confirmé l’incident. Il a exprimé son indignation face à ce qu’il qualifie de comportement incivique de la part de certaines forces de l’ordre. « L’information que vous avez est vraie. Malheureusement, on n’a rien fait aux personnes qui s’adonnaient à ce comportement incivique. C’est très mauvais ce qui se passe », a-t-il dénoncé.
Le député a par ailleurs évoqué un autre cas d’agression ayant visé un second candidat ADDI dans la même commune. « Il y a un de nos candidats qui a également été agressé dans l’Oti 2. Malheureusement, on n’a rien fait à l’agresseur. Et pourtant notre candidat était vraiment blessé », a-t-il déploré.
Des démarches auraient été entamées par le président d’ADDI pour obtenir la libération de Jérémie Lamboni. « J’en ai parlé au Procureur de Mango, qui est également président de la CELI de la ville. J’ai aussi contacté des organisations de défense des droits humains », a précisé Aimé Gogué.
Ce climat de tension contraste avec celui observé dans la commune de Yoto 3, où des cas de fraude électorale ont également été signalés le même jour, mais maîtrisés grâce à une réponse rapide des autorités locales. Les électeurs y ont pu poursuivre le vote dans le calme.
Jérémie Lamboni, rappelons-le, est issu de la première promotion des élèves-professeurs de l’ENFPE (ex-ENI).
La version du Président de la CELI
Le président de la Commission Électorale Locale Indépendante (CELI), BADJEMNA Faguédeba a donné plus de précisions sur l’accusation du bourrage d’urne dans les bureaux de vote du lycée Barkoissi.
Contacté par le journal LENEUTRE, BADJEMNA Faguédeba, le président de la Commission Électorale Locale Indépendante (CELI) Oti donne une autre version par rapport à ce que le président du parti politique ADDI a révélé.
« Le président du parti politique ADDI m’a contacté pour aller aux nouvelles. Le motif qu’il a avancé n’est reflète en rien des informations qui me sont parvenues. Ceux qu’on a interpellé, prétextaient qu’il y a bourrage d’urne et ont détruit sinon cassé les urnes. Cela constitue une infraction à la loi pénale. On ne les détient pas dans le cadre électoral mais plutôt par rapport à l’acte qu’ils ont posé« , a confié le président de la CELI Oti 2 et Procureur, BADJEMNA Faguédeba au journal LENEUTRE.
À la question de savoir si les personnes interpellées sont relâchées, le procureur affirme qu’il ne « pilote pas la police judiciaire ».