À Abidjan, plusieurs milliers de partisans du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) ont défilé, samedi 9 août, pour contester la candidature du président sortant Alassane Ouattara à un quatrième mandat et exiger la réintégration de plusieurs figures de l’opposition sur la liste électorale en vue de la présidentielle prévue le 25 octobre.
Le rassemblement, organisé par le Front commun réunissant les deux principales formations d’opposition, s’est tenu dans la commune de Yopougon. Les manifestants ont scandé des slogans tels que « On ne veut pas de quatrième mandat ! » et « On veut la candidature de Gbagbo et Thiam ! », tout en brandissant drapeaux nationaux et bannières partisanes.
Les leaders du PDCI, Tidjane Thiam, et du PPA-CI, Laurent Gbagbo, sont exclus de la course présidentielle à la suite de décisions judiciaires : le premier pour des questions de nationalité, le second en raison d’une condamnation pénale. « C’est une mobilisation historique qui montre que le peuple est debout face à l’intransigeance », a déclaré Noël Akossi Bendjo, vice-président du PDCI.
De son côté, Sébastien Dano Djedje, président exécutif du PPA-CI, a présenté cette marche comme « un avertissement » au pouvoir, dénonçant un mandat « anticonstitutionnel » et réclamant la réinscription des leaders exclus.

En plus de M. Thiam et de M. Gbagbo, d’autres figures politiques comme l’ancien Premier ministre Guillaume Soro, en exil, et Charles Blé Goudé, ex-ministre et proche de M. Gbagbo, sont également écartées du scrutin en raison de condamnations judiciaires.
À moins de trois mois de l’échéance électorale, le climat politique reste tendu. L’opposition accuse les autorités d’« enlèvements » et de « harcèlement » après l’interpellation récente de plusieurs membres du PDCI et du PPA-CI. Le gouvernement, pour sa part, affirme qu’aucune arrestation arbitraire n’a été effectuée.