Malgré ses infirmités, la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) faisait des efforts pour la mise en œuvre de son protocole sur la bonne gouvernance et la démocratie. Cette mesure impose la limitation à deux du mandat présidentiel qui induit l’alternance à travers les urnes.
La stabilité et les atouts économiques de cet espace communautaire faisaient la différence au point d’attirer le Maroc, pays magrébin qui avait même sollicité son adhésion.
Mais dans le lot des mauvais élèves de la classe figurent la Gambie jusqu’au départ forcé de Yahya Jammeh en 2016 et le Togo de Faure Gnassingbé qui opposaient une résistance morbide. C’est d’ailleurs le Togo, seul pays ayant refusé de signer ce protocole additionnel qui finit par faire voler en éclats cet idéal commun.
Dans sa volonté funeste de s’éterniser au pouvoir M.Gnassingbé a besoin des alliés de fortune. C’est ainsi que les putschs des pays du Sahel en 2020 au Mali, 2022 au Burkina Faso et 2023 au Niger ont été perçus comme du pain béni pour le Togo. Le désordre ambiant s’est installé, il n’est plus question de limitation de mandat, Faure Gnassingbé n’est plus seul. Il est devenu un soutien indéfectible pour les régimes militaires du Sahel.
Mais pas que. L’enfant de Eyadema avait un autre admirateur sur le sol Ebrié. Il était déjà dans son second mandat à la tête du Togo avant son arrivée fracassante à la tête de la Côte d’Ivoire en 2011, mais très vite, Alassane Dramane Ouattara a développé des accointances notoires avec «le jeune doyen» dans l’intention de faire comme lui.
Malgré toutes ses promesses antérieures, le Président ivoirien a déclaré béatement le 29 juillet qu’il est candidat pour l’élection présidentielle du 25 octobre 2025.A 83 ans, le successeur controversé de Laurent Gbagbo brigue un 4ème mandat. «Je suis candidat parce que la constitution de notre pays m’autorise à faire un autre mandat et ma santé le permet.» Une déclaration qui ne surprend personne au regard de sa proximité avec Faure Gnassingbé qu’il découvre d’ailleurs, il n’y a pas longtemps, comme son neveu.
A ce jour, par les rodomontades de Faure, Ouattara et compagnie du Sahel, la démocratie a pris son coup de grâce en Afrique de l’Ouest au grand dam des populations. Pendant que le Président béninois Patrice Talon (67 ans) après deux mandats déclare avoir vieilli pour faire un autre mandat, Ouattara (83 ans) compte sur sa bonne santé pour un nouveau mandat de cinq ans. C’est cela aussi le pedigree des satrapes sous les tropiques.
Honoré ADONTUI
Source : Lecorrecteur