Cette année, l’aide de l’État à la presse privée s’élève à 150 millions de FCFA…, à répartir entre 179 médias. Une opération mathématique où même la meilleure calculette peut hésiter, tant la portion qui sera attribuée à chaque rédaction frôlera le symbolique.
Réunis le jeudi 21 août 2025, les membres de la commission de suivi et de gestion de l’aide de l’État à la presse ont dévoilé les chiffres. Sur 186 demandes, 7 médias ont été recalés pour dossiers incomplets. « Le paiement se fera par virement du Trésor public », a précisé John Takou Abalo, vice-président de la commission, comme pour souligner le sérieux d’une opération qui ressemble pourtant à un partage de miettes.
Autrefois payée par chèques, l’aide sera désormais virée directement sur les comptes bancaires. Une modernisation dans la forme, mais pas dans le fond : la maigre enveloppe reste la même, et la presse privée doit toujours se contenter de ce qui ressemble davantage à une perfusion qu’à une véritable politique de soutien.
Certes, les grilles de répartition et conditions d’éligibilité ont été rappelées avec soin. Mais au bout du compte, la question demeure : que peuvent réellement faire 179 organes de presse avec une somme qui, une fois divisée, peine parfois à couvrir une facture d’électricité, un abonnement internet, un bouclage, ou même le carburant pour une semaine de reportage ?
Résultat : chacun repart avec sa « part du gâteau », un gâteau plus proche d’un biscuit sec que d’une pièce montée.