Nous avions récemment publié un article sur la crise de chefferie qui secoue le village d’Abobo-Kpoguédé, à travers une enquête révélant une désignation incohérente et un arrêté ministériel douteux ayant reconnu M. Mensah Hermann Dovon Djikounou V comme chef d’un village prétendument nouveau, Kpolokougomé. Ce document, signé en 2019, affirmait que M. Dovon succédait à Feu Togbui Koffitsè Djikounou — une affirmation aujourd’hui gravement remise en cause.
Nouveau rebondissement :
Togbui Koffitsè Djikounou, supposé prédécesseur du “chef” reconnu par l’arrêté, est bien vivant et dénonce avec fermeté l’usurpation de son identité dans cette affaire. L’intéressé affirme n’avoir jamais été chef du village et rejette catégoriquement toute succession en son nom. Il nie non seulement avoir été chef, mais affirme qu’un seul chef est légitime : Togbui Dekpanhu Yawovi Agbadan Gafa IV, officiellement reconnu depuis 2013. Sieur Koffitsè précise n’avoir aucun lien coutumier avec la désignation de M. Dovon, qu’il qualifie de manœuvre politique destinée à semer la division au sein de la communauté.
Cette prise de parole directe jette une lumière crue sur les dysfonctionnements graves ayant conduit à l’émission de l’arrêté ministériel. Comment un ministère aussi stratégique que celui de l’Administration territoriale a-t-il pu entériner une succession fondée sur le nom d’un vivant… qui nie avoir jamais exercé une telle fonction ? Cette faille manifeste soulève la question de la rigueur administrative et de la probité des responsables impliqués dans ce processus.
Pour de nombreux habitants et leaders coutumiers, il ne s’agit plus seulement d’un différend interne, mais d’une opération orchestrée à haut niveau, impliquant des complices au sein même du ministère aujourd’hui dirigé par le Colonel Hodabalo Awaté.
La population exige désormais non seulement le retrait immédiat de l’arrêté controversé, mais aussi des enquêtes administratives et judiciaires pour situer les responsabilités dans cette affaire qu’elle considère comme une « trahison d’État ».
Joint par téléphone, le chef canton d’Abobo, Togbui TOFFA VIII, a déclaré ne pas souhaiter s’exprimer sur l’affaire pour le moment.
Nous y reviendrons