Pour l’Afrique de demain : Un panafricanisme de mobilisation au cœur du colloque du Rameau de Jesse

Ouvert le 4 septembre à Lomé, le colloque international « Pour l’Afrique de demain : Voix et voies pour l’intégration », organisé par le Rameau de Jesse, a refermé ses portes ce samedi 6 septembre. Pendant trois jours, chercheurs, enseignants, acteurs de la société civile et personnalités politiques se sont réunis autour d’un objectif commun : penser l’intégration africaine au prisme de l’histoire, de l’économie et de la culture.

La clôture a été marquée par une mise en scène des jeunes étudiants qui ont présenté au public des figures emblématiques du panafricanisme, de Soundiata Keïta à Soumaoro Kanté, de Béhanzin à Pokou, en passant par Sékou Touré, Nkrumah, Lumumba, Olympio, Cabral, Nyerere, Kenyatta, Ruben Um Nyobè, Sankara, Mandela, Desmond Tutu, ainsi que des icônes artistiques telles que Miriam Makeba, Manu Dibango, Bella Bellow, Franklin Boukaka, Angélique Kidjo ou encore Paul Ayi.

Mais le temps fort de la rencontre a été sans nul doute la conférence finale animée par le Dr Georges Zongo (Burkina Faso), autour du thème : « Quel panafricanisme pour une intégration réussie en Afrique ? ».

Le panafricanisme, une mobilisation des consciences

Pour le Dr Zongo, « le panafricanisme conscient doit mobiliser toutes les pensées, celles de ceux qui ont fréquenté l’école comme celles de ceux qui n’y sont jamais allés. » Selon lui, l’intégration africaine ne pourra être effective que si les peuples, dans leur diversité, comprennent le bien-fondé de ce projet collectif. « L’éducation et la formation des adultes devraient corriger la situation d’ignorance qui freine cette synergie d’action, afin que les contradictions internes puissent être surmontées. Dès lors, l’intégration ne sera plus un projet à long terme, mais une victoire à portée de main », a-t-il affirmé.

Un panafricanisme de résilience et de rupture mentale

La professeure Maryse Quashie, responsable de l’organisation Le Rameau de Jesse, a pour sa part insisté sur la nécessité d’un panafricanisme qui redonne confiance aux Africains en leurs propres ressources. « Nous voulons un panafricanisme qui soit une voix de mobilisation, pas de démobilisation. Il ne s’agit pas de crier contre les Blancs, mais de se reconstruire en puisant dans nos valeurs, notre résilience et notre culture. »

Elle a plaidé pour une « rupture mentale », consistant à rompre avec la dépendance systématique vis-à-vis de l’extérieur : « Oui, nous devons apprendre des autres, mais nous devons enrichir ces modèles par nos propres cultures. Ce n’est pas retourner au passé, mais construire l’avenir avec nos ressources et en dialogue avec le monde. »

Vers une intégration portée par tous

Au-delà des frontières et des différences, les intervenants ont souligné que l’intégration africaine doit être un projet partagé par tous, et pas seulement par les gouvernants. « Le monde se reconstruit par tout le monde, chacun à la place qu’il occupe », a martelé Prof. Quashie.

Ainsi s’est achevé ce colloque qui, au-delà des réflexions théoriques, s’est voulu une véritable célébration du panafricanisme et de l’identité culturelle africaine, appelant chaque Africain à s’engager activement dans l’œuvre de l’intégration continentale.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *