Togo- Abdoul-Aziz Goma: « Aujourd’hui, cela fait 25 jours que je suis en grève de la faim »

Le détenu irlando-togolais Abdoul-Aziz Goma a annoncé, ce vendredi, qu’il en était à son 25ᵉ jour de grève de la faim, un mouvement de protestation qu’il décrit comme « un acte de résistance face à l’oppression ».

Dans un communiqué transmis depuis sa cellule, il affirme : « Aujourd’hui, cela fait 25 jours que je suis en grève de la faim. Vingt-cinq jours où je mets ma vie en danger, parce que le silence et l’injustice me laissent aucun autre choix. »

Condamné en février dernier lors d’un procès dénoncé par ses soutiens, M. Goma insiste qu’il « ne lutte pas seulement pour [lui] », mais pour « tous les prisonniers politiques, pour toutes celles et ceux qui subissent la répression, les arrestations arbitraires, l’humiliation et l’injustice ». « Nos corps sont enfermés, mais nos voix ne seront jamais réduites au silence », poursuit-il.

Le détenu, dont la santé s’affaiblit, estime que « la résolution du Parlement européen a déjà dénoncé ces violations des droits humains », mais que « rien ne change », les prisons restant « pleines » et la répression s’intensifiant.

Il martèle plusieurs slogans : « La vérité ne se négocie pas ! », « La dignité n’est pas une faveur, c’est un droit ! », ou encore : « Liberté pour moi, liberté pour tous les prisonniers politiques ! »

« Mon corps s’affaiblit, mais ma détermination grandit », affirme-t-il encore. « Je refuse de disparaître dans le silence. À vous qui me lisez : ne détournez pas le regard. Rejoignez ce combat. Faites entendre nos voix. Car l’indifférence tue, mais la solidarité libère », poursuit-il.

Des organisations internationales de défense des droits humains ont récemment exprimé leur inquiétude face à la dégradation de son état de santé et appelé les autorités togolaises à assurer un suivi médical indépendant.

« Je continuerai tant que la justice ne sera pas rendue, tant que nos chaînes ne seront pas brisées », conclut M. Goma, ajoutant que si sa vie est en jeu, c’est « la liberté de tout un peuple qui est en question ».

Arrêté en 2018 et condamné en février 2025 lors d’un procès dénoncé par ses soutiens, M. Goma avait commencé sa grève le 27 août. Le Parlement européen a adopté récemment une résolution dénonçant sa détention comme arbitraire et évoquant des allégations de torture et de conditions de détention inhumaines, appelant à sa libération ou à des garanties procédurales.

Des organisations internationales de défense des droits humains ont exprimé leur inquiétude face à la détérioration de l’état de santé du gréviste. L’Observatoire pour la protection des défenseurs et l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) ont signalé qu’il avait été admis en urgence en clinique après plusieurs jours de jeûne, et ont appelé les autorités togolaises à prendre des mesures pour garantir sa sécurité et un accès médical indépendant.

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