Jeudi, alors que les députés européens adoptaient une résolution ferme réclamant la libération du détenu politique Abdoul Aziz Goma, le ton s’est durci à Lomé. Les autorités togolaises ont dénoncé une « ingérence » et, dès le lendemain, le régime a convoqué l’ambassadeur de l’Union européenne au Togo.
Lomé affirme ne pas vouloir céder à la pression de Bruxelles, qui exige la libération d’Abdoul Aziz Goma, citoyen irlando-togolais incarcéré depuis près de sept ans et dont l’état de santé se dégrade.
Selon le confrère RFI, le ministère togolais des Affaires étrangères a convoqué vendredi Gwilym Ceri Jones, ambassadeur de l’UE à Lomé, afin d’obtenir des « explications claires » sur cette démarche européenne. La diplomatie togolaise en a profité pour rappeler à son interlocuteur que « la justice togolaise s’exerce en toute indépendance ».
Arrêté pour avoir participé à une manifestation organisée par l’opposition en 2018 pour limiter le nombre de mandats présidentiels, M. Goma a été condamné en février 2025 à dix ans de prison « au terme d’un procès d’une journée », aux côtés de treize autres personnes, pour « complot contre la sécurité intérieure de l’État » et « groupement de malfaiteurs ».
Pour rappel, Abdoul Aziz Goma observe depuis le 27 août une grève de la faim pour dénoncer ses conditions de détention. Son état de santé est jugé préoccupant, avec des « dommages neurologiques, une sciatique prononcée et une mobilité réduite nécessitant une assistance médicale urgente ». Dans une lettre ouverte adressée au président Faure Gnassingbé, il décrit des conditions carcérales qu’il qualifie d’inhumaines et appelle à l’intervention des plus hautes autorités.