Au sud-ouest du Togo, les autorités viennent de fermer plusieurs points de passage frontaliers, réduisant les possibilités de traversée avec le Ghana. Une décision sécuritaire qui suscite déjà des inquiétudes parmi les populations riveraines.
L’annonce a été faite mardi 2 septembre par le ministre togolais de la Sécurité et de la Protection civile, Calixte Batossie Madjoulba, qui a évoqué une mesure destinée à endiguer les activités criminelles transfrontalières.
Cette décision intervient plusieurs semaines après que le Ghana a déploré la fermeture de ces points de passage, soulignant les difficultés rencontrées par les populations riveraines. En juillet dernier, le ministre ghanéen des Affaires étrangères, Okudzato Ablakwa, avait attiré l’attention sur les conséquences sociales et économiques pour les citoyens, notamment les élèves et travailleurs qui traversent quotidiennement la frontière.
Les raisons avancées par Lomé
Selon le gouvernement togolais, la décision découle d’une évaluation sécuritaire ayant révélé une multitude d’activités illégales : trafic de drogues et de carburant, contrebande de marchandises et ressources naturelles, traite d’êtres humains, passage de migrants en situation irrégulière, et trafic d’armes ou de véhicules volés.
Désormais, tous les points de passage non autorisés sont fermés. Seuls huit postes d’immigration piétons sont aménagés dans le Grand Lomé, répartis entre Ségbé (Akpokploé, Yokoè Copégan, Lankouvi, Akato Viépé) et Aflao (Kodomé, Casablanca, Todman, Adjinamoto). Les véhicules, motos et tricycles devront obligatoirement passer par les postes frontaliers officiels de Ségbé et Aflao.
« Ces huit postes d’immigration sont désormais les seuls autorisés pour les traversées à pied dans la zone frontalière du Grand Lomé », a insisté le ministre, prévenant que tout franchissement illégal sera sanctionné conformément à la loi.
Pour les communautés frontalières, cette mesure est lourde de conséquences. De nombreux élèves ghanéens et togolais traversent chaque jour pour poursuivre leur scolarité de part et d’autre, tandis que des centaines de petits commerçants et travailleurs vivent de leurs activités transfrontalières. Le passage par les postes officiels, plus éloignés, représente un frein considérable.
Le gouvernement togolais assure que ces points officiels sont conçus pour maintenir la continuité des échanges tout en garantissant la sécurité. À terme, ces mesures devraient être étendues à d’autres régions frontalières, selon les priorités stratégiques fixées par Lomé.