Le défenseur des droits humains Goma Abdoul Aziz, citoyen irlandais d’origine togolaise, annonce la reprise de sa grève de la faim à partir du 5 novembre 2025 pour exiger la « libération de tous les prisonniers politiques et l’application de la résolution du Parlement européen du 10 septembre 2025 ».
Arrêté depuis le 21 décembre 2018 et jeté à la prison civile de Lomé, l’activiste dénonce dans un communiqué transmis à la Rédaction des « violations graves et répétées des droits fondamentaux au Togo », évoquant des « arrestations arbitraires, actes de torture, disparitions forcées et décès en détention ».
« Je jeûne pour ceux qu’on réduit au silence, pour les familles détruites, pour les voix étouffées. Ma vie ne m’appartient plus : elle appartient à la vérité et à la justice », écrit-il dans son message depuis sa cellule.
Condamné en février 2025 à l’issue d’un procès qu’il qualifie d’« injuste », Goma Abdoul Aziz affirme n’avoir jamais vu la moindre « preuve matérielle ni témoin crédible » étayant les accusations de « complot contre la sûreté intérieure de l’État, destruction de biens publics, troubles à l’ordre public et groupement de malfaiteurs » portées contre lui.
Sa démarche vise également à attirer l’attention sur la « résolution adoptée par le Parlement européen le 10 septembre 2025 », qui demande la libération immédiate des prisonniers politiques togolais et la fin des persécutions contre les défenseurs des droits humains.
Dans son appel, il invite la communauté internationale — notamment la Délégation de l’Union européenne au Togo, les ambassades de France, d’Allemagne et des États-Unis, ainsi que les Nations Unies, la CEDEAO et l’Union africaine — à exercer une « pression diplomatique et politique » sur le gouvernement togolais afin de garantir sa sécurité et celle des autres détenus.
Enfin, il réclame une « enquête internationale indépendante » sur les cas de torture et de décès en détention, et demande des « sanctions ciblées » contre les responsables identifiés.
Cette annonce marque un nouvel épisode dans le long combat de Goma Abdoul Aziz, détenu depuis bientôt sept ans, pour ce qu’il appelle « le droit à la dignité et à la justice ».

