La Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP) rejette catégoriquement le nouveau gouvernement de la 5ᵉ République annoncé par le régime en place. Dans un communiqué publié le 9 octobre 2025, la coalition d’opposition dénonce un « gouvernement de fait », fruit d’un processus jugé anticonstitutionnel et illégitime, et appelle les Togolais à résister pacifiquement pour restaurer la Constitution de 1992 et engager une véritable transition démocratique.
COMMUNIQUÉ DE LA DMP SUR LE GOUVERNEMENT DE FAIT DE LA 5ᵉ RÉPUBLIQUE
La Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP) a pris connaissance de la composition du gouvernement annoncée par le régime en place, marquant l’entrée en vigueur de la prétendue 5ᵉ République. Fidèle à sa position de non-reconnaissance de ce régime anticonstitutionnel, la DMP prend acte d’un gouvernement de fait, né d’un processus illégal et imposé au peuple togolais en dehors de toute légitimité démocratique.
La DMP note avec effarement la centralisation extrême du pouvoir exécutif entre les mains de Faure Essozimna Gnassingbé, cumulant quatre portefeuilles clés : Défense, Fonction publique, Travail et Dialogue social, Transports et Infrastructures. Ce cumul inédit illustre une concentration autoritaire des leviers de sécurité, de mobilité et de gestion du personnel public, secteurs stratégiques pour maintenir le contrôle politique du pays.
Avec 31 membres, dont 17 ministres de plein exercice, 10 ministres délégués et 4 portefeuilles directement rattachés à Faure Gnassingbé, ce gouvernement apparaît hors de proportion avec les moyens du pays. Cette inflation ministérielle traduit une volonté d’équilibrer les fidélités politiques et régionales. La DMP y voit : une dilution des responsabilités, une hausse du coût budgétaire dans un contexte de pression financière et sociale, et enfin un morcellement institutionnel qui risque de ralentir l’action de l’État et de favoriser les rivalités internes. La multiplication des ministres délégués illustre un clientélisme.
La DMP note aussi que les principales figures du régime sont reconduites :
• Gilbert Bawara, aux Relations avec le Parlement et les Institutions, reste le gardien du verrou politique ; sa nomination à ce poste n’est qu’un artifice destiné à soustraire Faure Gnassingbé à tout contrôle parlementaire, confirmant la dérive autoritaire du régime ;
• Robert Dussey, reconduit aux Affaires étrangères, garde la façade diplomatique d’un régime isolé ;
• Cina Lawson, Antoine Gbégbéni, Komla Dodzi Kokoroko, Hodabalo Awaté, Mazamesso Assih, Calixte Madjoulba et Koamy Gomado poursuivent leurs missions, consolidant la continuité d’un pouvoir sans inspiration nouvelle.
Quant aux nouveaux venus — Kossi Ténou, Yackoley Kokou Johnson, Manuella Santos — leur nomination s’apparente davantage à un maquillage politique, visant à donner une illusion de rajeunissement et à récompenser des loyautés. Le retour de Séna Alipui, jusque-là représentant contesté du Togo à la CEDEAO, illustre une stratégie de neutralisation des voix dissidentes plutôt qu’un geste d’ouverture.
La DMP note des profils tels que Mama Omorou à l’Éducation nationale ou Jean-Marie Tessi à la Santé, mais rappelle que leur technicité ne saurait compenser l’absence de légitimité. Ces ministres n’auront qu’une marge de manœuvre limitée dans un système où les décisions essentielles demeurent concentrées au niveau de Faure Gnassingbé.
La DMP insiste : ce gouvernement de fait est né dans un climat de rejet populaire massif de la 5ᵉ République et est imposé par la force et non par le suffrage. Les Togolaises et Togolais, à l’intérieur comme dans la diaspora, expriment un profond désaveu de ce système soixantenaire verrouillé, fondé sur la fidélité personnelle et le népotisme plutôt que sur la compétence et la redevabilité.
Pour la DMP, les faits sont têtus et demeurent :
• la 5ᵉ République est illégale et illégitime ;
• le gouvernement formé est de fait et non de droit ;
• il ne bénéficie d’aucune légitimité politique, morale ou républicaine ;
• le peuple togolais demeure le seul détenteur de la souveraineté nationale.
La DMP appelle le peuple togolais, les jeunes, les femmes, la diaspora et les mouvements citoyens à ne pas se laisser tromper par les illusions de changement entretenues par ce régime.
Le véritable renouveau passe par :
• la restauration de la Constitution de 1992 ;
• la mise en place d’une transition démocratique inclusive ;
• le départ de Faure Gnassingbé et de tous les acteurs ayant confisqué la République depuis plus d’un demi-siècle.
La DMP réaffirme sa détermination à poursuivre, par des moyens pacifiques, citoyens et constitutionnels, le combat pour la libération politique du Togo, la reconstruction républicaine de ses institutions et la restauration de la souveraineté du peuple.
Fait à Lomé, le 9 octobre 2025
La Conférence des Présidents de la DMP


L’opposition togolaise n’a plus grande chose à promettre à la population pour avoir leur vote… C’est malheureux parce que leur seule option c’est d’être désobligeant vis à vis de leurs paires du parti au pouvoir, sans aucune honnêteté intellectuelle.