L’Association des Victimes de Torture au Togo (ASVITTO) dénonce, une fois encore, la dégradation alarmante des conditions de détention dans les prisons togolaises, notamment à la prison civile de Lomé. Dans une série de publications sur X (ancien Twitter), son président, Kao Atcholi, a décrit une situation qui frise l’inhumain.
« La cellule des prévenus a un effectif de 126 détenus pour une dimension de 4 m sur 6 », écrit-il, évoquant des conditions d’insalubrité extrême entraînant « des pieds œdémateux pour certains et des symptômes de délire pour d’autres ». Kao Atcholi dénonce une atteinte grave à la dignité humaine et appelle les autorités à « un minimum d’humanisme » dans la gestion des lieux de privation de liberté. « L’apathie ne doit pas incarner le leadership dans la gestion des prisonniers », a-t-il martelé.
À l’approche de la saison chaude, l’ASVITTO exprime également sa vive inquiétude pour les détenus exposés à la chaleur étouffante dans des cellules déjà surpeuplées. Construite pour une capacité de 600 places, la prison civile de Lomé hébergerait aujourd’hui près de 2 800 détenus, soit une surpopulation carcérale dépassant 400 %. Une situation qui, selon Atcholi, entraîne des décès réguliers en détention.
Face à cette réalité, l’organisation interpelle le gouvernement sur sa promesse de « réinventer » les prisons togolaises. Pour l’ASVITTO, il est urgent d’agir : désengorger les cellules, améliorer l’accès aux soins et garantir le respect des droits humains.
« À défaut de respecter les engagements conventionnels du Togo, il faut au moins faire preuve d’humanité », conclut Atcholi, rappelant que la grandeur d’un État se mesure aussi à la manière dont il traite ses prisonniers.


