Au Togo, faute de moyens, de nombreux citoyens se tournent vers des cabinets médicaux clandestins, mettant leur vie en danger. Ces structures, de plus en plus nombreuses, font désormais l’objet de préoccupations sérieuses et laissent présager une enquête prochaine.
À Lomé, ces cabinets pullulent par dizaines dans chaque quartier. Selon certaines estimations, des milliers de faux médecins exerceraient à travers le pays. Dans un reportage de TV5 Monde, une soignante qui n’a ni diplôme médical ni infirmier explique : « J’ai été formée par une ONG et je soigne ici, chez moi. S’il y a des problèmes que je ne peux pas gérer, on va à l’hôpital. Mais beaucoup préfèrent venir directement ici, car les allers-retours dans les hôpitaux les fatiguent. »
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Dans certains cabinets, on délivre même des ordonnances falsifiées et on installe de petites pharmacies pour vendre des médicaments importés. « Ce médicament est plus efficace que ce qu’on trouve dans les pharmacies », se vante l’une des responsables.
Pour les patients, la question financière prime : « Je voudrais aller à l’hôpital, mais je n’ai pas les moyens. Je me fais soigner ici chez ma sœur », confie un patient.
Ces structures ne se limitent pas aux soins simples : certaines pratiquent aussi des accouchements, avec des risques considérables. « Nous avons arrêté car c’était trop risqué », précise une soignante.
L’Ordre national des Médecins tente de reprendre le contrôle. « Nous plaidons pour que l’inspection sanitaire ait les pouvoirs nécessaires pour fermer ces établissements », indique Pr. Anthony Katanga, président de l’Ordre National des Médecins.
Entre urgence sanitaire et moyens limités, ces cabinets clandestins traduisent une réalité inquiétante. Face à l’ampleur du phénomène, il urge d’ouvrir une enquête pour identifier et sanctionner ces pratiques à haut risque.
