Koumayi Grâce et Abdoul Aziz Goma, symboles vivants de la résistance pacifique et de la lutte pour la justice
Introduction: 50 jours qui marquent l’histoire
Samedi, 27 décembre 2025 marque le 50ᵉ jour de grève de la faim de Koumayi Grâce et Abdoul Aziz Goma, deux prisonniers politiques togolais détenus à la prison civile de Lomé. Cinquante jours sans nourriture solide. Cinquante jours de souffrance physique, de dégradation progressive de l’état de santé, mais aussi cinquante jours de résistance morale, de dignité humaine et de combat pacifique contre l’arbitraire.
Dans l’histoire contemporaine, rares sont les formes de protestation aussi radicales et aussi silencieuses que la grève de la faim prolongée. Elle n’est jamais un acte banal. Elle est le dernier recours de celles et ceux à qui toutes les autres voies ont été fermées: le dialogue, la justice, l’écoute, la compassion.
À travers cette grève de la faim, Koumayi Grâce et Abdoul Aziz Goma ne réclament ni privilèges ni traitements de faveur. Ils réclament ce qui devrait être garanti à tout être humain: la liberté, la justice, le respect des droits fondamentaux et la fin de la détention arbitraire.
I. Le contexte: la détention politique au Togo, une réalité persistante
Depuis plusieurs années, le Togo est régulièrement interpellé par des organisations de défense des droits humains, des ONG internationales et des institutions régionales et internationales pour des arrestations arbitraires, des procès inéquitables et des conditions de détention préoccupantes.
Des militants politiques, des activistes de la société civile, des journalistes et de simples citoyens engagés ont été arrêtés pour avoir exercé des droits pourtant garantis par la Constitution togolaise et les conventions internationales ratifiées par le pays :
- la liberté d’expression ;
- la liberté d’opinion ;
- la liberté de réunion et de manifestation pacifique.
C’est dans ce contexte que s’inscrit l’incarcération de Koumayi Grâce et d’Abdoul Aziz Goma. Leur détention est perçue, par de nombreux observateurs indépendants, comme politique, arbitraire et motivées par leur engagement citoyen.
II. Koumayi Grâce et Abdoul Aziz Goma: deux parcours, une même lutte
Koumayi Grâce et Abdoul Aziz Goma sont avant tout des citoyens engagés, convaincus que le changement pacifique est possible et que la dignité humaine ne se négocie pas.
Leur engagement s’inscrit dans une dynamique de revendications pacifiques pour:
- la justice sociale ;
- le respect des droits humains ;
- l’État de droit ;
- la fin de l’impunité.
En prison, loin de briser leur détermination, la détention a renforcé leur conviction que le silence serait une forme de complicité. Face à l’absence de réponse des autorités, face au mépris des décisions de justice régionales et internationales, ils ont fait le choix d’un acte extrême mais non-violent : la grève de la faim.
III. La grève de la faim: un acte de résistance pacifique extrême
Une grève de la faim de 50 jours n’est pas un simple geste symbolique. Sur le plan médical, elle expose à:
- une perte de poids sévère ;
- une fonte musculaire importante ;
- des carences graves;
- des troubles cardiaques ;
- des risques neurologiques ;
- un danger vital réel.
En poursuivant cette grève malgré les risques, Koumayi Grâce et Abdoul Aziz Goma assument consciemment la possibilité de conséquences irréversibles. Ce choix traduit le degré de désespoir, mais aussi la force de leur conviction morale.
Leur corps est devenu un outil de dénonciation, un langage universel que nul ne peut ignorer sans se rendre moralement responsable.
IV. Le silence des autorités et l’urgence humanitaire
Après 50 jours de grève de la faim, le silence persistant des autorités togolaises est profondément préoccupant. Aucune réponse politique claire, aucune mesure humanitaire significative, aucune ouverture sérieuse au dialogue n’a été annoncée.
Ce silence n’est pas neutre. Il constitue une mise en danger délibérée de la vie de détenus. Le droit international est pourtant clair:
- L’État est responsable de la vie et de l’intégrité physique de toute personne privée de liberté.
- Ignorer une grève de la faim prolongée revient à accepter le risque de mort en détention, ce qui pourrait engager la responsabilité nationale et internationale des autorités concernées.
V. Les réactions nationales et internationales
La grève de la faim de Koumayi Grâce et Abdoul Aziz Goma a suscité :
- des mobilisations de la société civile togolaise ;
- des campagnes de solidarité dans la diaspora;
- des interpellations d’organisations de défense des droits humains ;
- une attention croissante de médias internationaux.
Le Parlement européen a déjà adopté des résolutions condamnant les violations des droits humains au Togo et appelant à la libération des prisonniers politiques. Ces textes, bien que politiquement contraignants, constituent des alertes graves et des bases pour des sanctions ciblées.
La poursuite du silence officiel face à cette grève de la faim pourrait conduire à :
- un durcissement des positions européennes ;
- des sanctions individuelles ;
- une suspension de coopérations ;
- une dégradation durable de l’image internationale du Togo.
VI. Un appel solennel à la communauté internationale
À l’aube de ce 50ᵉ jour de grève de la faim, un appel solennel est lancé :
- à l’Union européenne ;
- aux Nations unies ;
- à la CEDEAO ;
- à l’Union africaine ;
- aux gouvernements partenaires du Togo.
Il est urgent :
1. d’exiger la libération immédiate de Koumayi Grâce et d’Abdoul Aziz Goma et de tous les prisonniers politiques.
2. de garantir la prise en charge médicale de tous les détenus en grève de faim,
3. de mettre fin aux détentions arbitraires ;
4. de respecter les décisions des juridictions régionales et internationales.
Conclusion: 50 jours, et après?
Cinquante jours de grève de la faim ne sont pas seulement un chiffre. Ils sont un test moral pour l’État togolais, pour ses partenaires internationaux et pour la conscience humaine collective.
L’histoire jugera sévèrement ceux qui auront choisi le silence, l’indifférence ou la répression face à un acte de résistance pacifique aussi extrême.
Koumayi Grâce et Abdoul Aziz Goma ont déjà inscrit leurs noms dans l’histoire de la lutte pour la dignité humaine au Togo. La question qui demeure est simple et grave: combien de jours encore faudra-t-il avant que la justice et l’humanité ne l’emportent ?
Liberté pour Koumayi Grâce et Abdoul Aziz Goma. Liberté pour tous les prisonniers politiques au Togo.
PS: Fadel Watara, prisonnier politique ayant rejoint le mouvement de grève de la faim le 17 décembre dernier depuis son lit d´hôpital au Cabanon au CHU Sylvanius Olympio, y est de nouveau hospitalisé après avoir piqué une crise vendredi soir. Des problèmes respiratoires dûs à la grève de la faim qui ont pour conséquence qu´il soit actuellement en soins intensifs sous oxygène. Beaucoup de prisonniers politiques en grève de la faim, comme lui, ont également presque les mêmes problemes de santé et se font traiter pour ceux qui le peuvent. Rappelons que les prisonniers politiques, s´ils sont malades, même en temps normal, sont laissés à eux-mêmes. Heureux, ceux qui ont des proches qui peuvent aider à les faire soigner.
Contact presse: Le Collectif Rights & Freedom Network – UK
Email: [email protected]
Source : 27avril.com


