Au Togo, la Dynamique pour la majorité du peuple (DMP) interpelle les autorités. Dans un communiqué publié jeudi 18 décembre, cette coalition de l’opposition condamne la tentative de coup d’État survenue le 7 décembre au Bénin voisin et demande des éclaircissements aux autorités. Après l’échec du putsch, le chef présumé des mutins, le lieutenant-colonel Pascal Tigri, se serait-il réfugié au Togo ? La question agite l’opinion togolaise, selon la DMP, qui demande des éclaircissements aux autorités de Lomé.
Dimanche 7 décembre matin, au Bénin, des militaires avaient annoncé à la télévision publique la destitution du président Patrice Talon, affirmant la nomination du lieutenant-colonel Tigri à la tête d’un « Comité de la refondation militaire ».
Selon Jeune Afrique, qui dit avoir consulté des documents officiels, la Direction des services de liaison et de documentation (DSLD) – les services de renseignement du Bénin – a adressé une demande formelle à l’Agence nationale des renseignements (ANR) togolaise. Il s’agirait d’une « sollicitation d’appui en vue de la remise de militaires en cavale ».
Dans ce document, les services béninois affirment que leurs investigations « révèlent que quatre militaires béninois ayant pris part activement au coup d’État manqué se sont réfugiés sur le territoire togolais ». Parmi eux figurerait Pascal Tigri, dont le parcours aurait été retracé grâce à l’analyse de son téléphone. Les enquêteurs indiquent également qu’un numéro avec indicatif togolais a tenté de le joindre le 7 décembre à 14 h 36, heure de Cotonou.
« Le gouvernement togolais doit coopérer avec la justice béninoise »
Du côté de l’opposition Togolaise, la coalition DMP dénonce le mutisme du gouvernement de Faure Gnassingbé. « Nous n’avons rien entendu du tout. La Dynamique pour la majorité du peuple exige du gouvernement de Faure Gnassingbé la lumière sur ces allégations qui font état de soupçons troublants, suggérant que le principal commanditaire de cette tentative de putsch aurait trouvé refuge sur le territoire togolais », dénonce Targone Sambiani N’Wakim, président du parti Démocratie Sociale Africaine (DSA) et coordinateur général de la DMP.
« Nous pensons que le Togo doit préserver ses relations avec nos voisins, le peuple togolais également a le droit de savoir. Le Togo ne saurait être une base arrière pour l’instabilité régionale ».
« Donc, la MP exhorte le gouvernement à préserver la paix et l’harmonie au sein de l’espace Cédéao, et nous pensons que le gouvernement togolais doit coopérer avec la justice béninoise dans le respect des conventions internationales, afin que la lumière soit établie par rapport à cette tentative de coup d’État », conclut-t-il.
Sollicité par RFI, le gouvernement togolais n’a pas donné suite.
Source: RFI


