Le 9ᵉ Congrès panafricain a officiellement été lancé ce lundi 8 décembre 2025 au Palais des Congrès de Lomé, en présence du Président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé, de représentants de l’Union africaine (UA), ainsi que de délégations venues de plusieurs pays du continent et de la diaspora. L’événement, organisé du 8 au 12 décembre, entend porter une nouvelle vision du panafricanisme axée sur l’unité, la souveraineté et l’action collective.
Dans son discours d’ouverture, Faure Gnassingbé a insisté sur l’importance stratégique d’un panafricanisme renouvelé, affirmant que celui-ci « n’est donc plus seulement une idée. C’est un impératif. » Il a présenté l’ambition du Togo de faire de ce congrès un moment charnière pour le continent.

Faure Gnassingbé expose sa vision d’un “panafricanisme d’action”
Dans une déclaration publiée après son intervention, le chef de l’État a remercié l’Union africaine pour avoir confié au Togo l’accueil de cette édition et salué la présence de la Vice-Présidente de la Colombie, qu’il a décrite comme un symbole de la portée mondiale du panafricanisme contemporain.
Faure Gnassingbé a également décliné les cinq piliers qui, selon lui, doivent structurer un panafricanisme “d’action et de résultat” :
- Un renouveau panafricain stratégique, destiné à affronter collectivement les défis actuels.
- Une réforme en profondeur du multilatéralisme, pour renforcer la place de l’Afrique dans la gouvernance mondiale.
- La mobilisation des ressources africaines, qu’elles soient naturelles, humaines, économiques, culturelles ou issues de la diaspora.
- L’unité indissociable du continent, de la diaspora et de la jeunesse, considérées comme moteurs du renouveau continental.
- La reconquête du narratif africain, afin de renforcer l’influence et la projection du continent sur la scène internationale.
Le Président du Conseil a affirmé vouloir faire de cette rencontre « un moment fondateur au service d’une nouvelle ère africaine », plaçant l’Afrique sur la voie de l’ambition et de la souveraineté.

Un congrès contesté par l’opposition et la société civile
Si l’ouverture du congrès s’est déroulée dans un cadre institutionnel solennel, l’événement est toutefois loin de faire consensus. Depuis plusieurs jours, des organisations de la société civile et de l’opposition togolaise dénoncent ce qu’elles considèrent comme une opération politique destinée à légitimer le pouvoir en place, dans un contexte marqué par la réforme constitutionnelle controversée qui suprime les élections présidentielles.
Certaines plateformes citoyennes accusent le gouvernement de détourner le panafricanisme à des fins d’image, tandis que plusieurs figures politiques estiment que la tenue du congrès à Lomé occulte les tensions internes et la contestation croissante autour du nouveau régime parlementaire. Le Mouvement du 06 Juin (M66) a d’ailleurs maintenu son appel à manifester ce même 8 décembre pour dénoncer ce qu’il décrit comme une dérive autoritaire.
Malgré ces critiques, le gouvernement entend poursuivre les travaux du congrès, présenté comme une étape clé vers une « Afrique unie, souveraine et conquérante ». Le débat autour de la légitimité de l’événement risque néanmoins de continuer à alimenter les tensions politiques au Togo tout au long de la semaine.


