Face à la nouvelle tentative de coup d’État qui a secoué le Bénin le 7 décembre 2025, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a réagi avec une fermeté inhabituelle. Dans deux communiqués successifs publiés depuis Abuja, l’institution sous-régionale condamne une action qu’elle qualifie « d’anticonstitutionnelle » et annonce le déploiement immédiat de sa force régionale en attente, une mesure rare qui témoigne du degré de gravité accordé à la situation.
Dans son premier communiqué, la Commission de la CEDEAO dit avoir pris connaissance « avec consternation des informations faisant état d’une tentative de coup d’État militaire en République du Bénin ». L’organisation estime que cette attaque constitue « une subversion de la volonté du peuple béninois » et rappelle qu’elle « tient les auteurs du complot pour responsables, individuellement et collectivement, de toute perte en vies humaines et en biens causée par leur action ».
Elle « salue les efforts déployés par le gouvernement et l’armée républicaine pour maîtriser la situation » et affirme soutenir les autorités béninoises par tous les moyens nécessaires, y compris « le déploiement de la force régionale en attente, afin de défendre la Constitution et l’intégrité territoriale du Bénin ».
Mais c’est dans son communiqué n°2 que la CEDEAO franchit un cap majeur. Après consultation avec les chefs d’État et de gouvernement, l’organisation annonce :
- que « le président de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO a ordonné le déploiement immédiat d’éléments de la Force en attente de la CEDEAO en République du Bénin » ;
- que cette force sera composée « de troupes provenant de la République fédérale du Nigeria, de la République de Sierra Leone, de la République de Côte d’Ivoire et de la République du Ghana » ;
- et que les unités déployées auront pour mission spécifique de « préserver l’ordre constitutionnel et l’intégrité territoriale de la République du Bénin ».
Cette réaction rapide et musclée contraste avec les réponses plus prudentes adoptées lors de crises précédentes dans la région. Elle souligne la volonté croissante de la CEDEAO d’endiguer la vague de putschs qui fragilise l’Afrique de l’Ouest depuis 2020.


