Un nouvel accord de paix a été signé jeudi 4 décembre à Washington entre les présidents de la République démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda, sous l’égide du président américain Donald Trump. La cérémonie, organisée à l’Institut des États-Unis pour la paix – rebaptisé pour l’occasion « Institut Donald Trump pour la paix » – s’est déroulée en présence de plusieurs médiateurs internationaux, dont le président du Conseil du Togo, Faure Gnassingbé, et son homologue angolais João Lourenço, mandatés par l’Union africaine (UA).
Un « miracle » selon Trump, mais prudence à Kigali et Kinshasa
Donald Trump a qualifié l’accord de « puissant et détaillé », allant jusqu’à prédire « un grand miracle » dans les relations entre Kigali et Kinshasa.
Les présidents Paul Kagame et Félix Tshisekedi ont, eux, adopté un ton plus mesuré, saluant une avancée importante tout en rappelant que la mise en œuvre sera « exigeante » et semée de « hauts et de bas ».
Trois volets majeurs : cessez-le-feu, économie et minerais stratégiques
Le texte signé comprend trois dimensions clés :
- Cessation des hostilités : un cessez-le-feu, un programme de désarmement, le retour des déplacés et des mesures judiciaires contre les responsables d’exactions.
- Intégration économique régionale : un cadre destiné à renforcer les échanges entre les deux pays.
- Accords bilatéraux avec les États-Unis : collaboration autour de l’exploitation de minerais stratégiques, notamment en RDC, essentiels aux industries technologiques
Malgré la signature de Washington, les combats se poursuivent dans l’est de la RDC. Dans la province du Sud-Kivu, de violents affrontements opposent depuis plusieurs jours le groupe armé M23, soutenu par Kigali, et l’armée congolaise appuyée par des milices locales. À Kamanyola et Kaziba, des tirs nourris et des bombardements aériens ont été signalés, causant de nombreuses pertes et des destructions massives selon plusieurs sources locales.
Ces violences récurrentes, qui durent depuis près de trois décennies, continuent de provoquer des déplacements massifs de populations et d’aggraver la crise humanitaire dans la région.
Faure Gnassingbé, présent à Washington, participait en tant que médiateur désigné par l’Union africaine. Le Togo, régulièrement impliqué dans les efforts diplomatiques régionaux, observe de près l’évolution de cet accord, considéré comme un possible tournant dans une crise qui affecte durablement la stabilité de l’Afrique centrale.


