Le gouvernement togolais, en collaboration avec la CITES et l’USAID, WABiLED, a organisé en début de semaine, un atelier de trois jours visant à impliquer les acteurs privés des secteurs des transports et des finances dans la lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages.
L’atelier a réuni 40 participants, représentant des parties prenantes de majeures entreprises des finances et des transports menant des activités aux ports maritimes et aéroports, ainsi qu’un groupe restreint d’agences d’application de la loi chargées de la lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages. Cette initiative de formation fait suite à des ateliers semblables qui se sont déroulés dernièrement au Nigeria et au Liberia.
Cette collaboration entre le gouvernement du Togo et son partenaire, l’USAID, démontre leur engagement à lutter contre les crimes visant les espèces sauvages dans le cadre de la Stratégie de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages en Afrique de l’Ouest (WASCWC), récemment validée, de la Commission de la CEDEAO. La stratégie cherche une coordination régionale pour mettre en place un groupe de travail afin de lutter contre la criminalité liée aux espèces sauvages dans la région.
Le principal objectif de la formation consistait à renforcer la prise de conscience des secteurs des finances et des transports en matière de trafic des espèces sauvages, de leur rôle pour contrer cette menace illégale et d’outils et mécanismes qui leur permettraient de mener à bien cette mission.
Le trafic des espèces sauvages illégales représente actuellement le quatrième commerce illégal mondial le plus important, posant une sérieuse menace pour la biodiversité, l’économie, la sécurité alimentaire, la santé publique et la sécurité des populations en Afrique de l’Ouest. Les itinéraires employés pour le trafic des espèces sauvages recoupent souvent ceux empruntés pour la contrebande d’armes, le blanchiment d’argent, le trafic de drogues et la traite des personnes, qui posent tous des risques pour la sécurité nationale.
La formation visait à renforcer la capacité des acteurs du secteur privé et des agences d’application de la loi pour repérer, mettre en évidence, enquêter, poursuivre en justice et signaler la criminalité liée aux espèces sauvages, tout en adhérant aux principes de la CITES que le Togo a ratifiée et à laquelle il se conforme. Les sujets essentiels couverts pendant l’atelier comprenaient les tendances et les méthodes en matière de trafic d’espèces sauvages, le blanchiment d’argent, les considérations relatives aux droits humains dans l’application de la législation régissant les espèces sauvages, la coopération avec les forces de l’ordre et le signalement d’activité suspecte. Par l’intermédiaire de cette formation, WABiLED contribue à renforcer la capacité de coordination régionale des diverses agences d’application de la loi au sein des États-membres de la CEDEAO.
Grâce au soutien technique et logistique du Programme pour la Biodiversité et le Développement à Faibles Émissions en Afrique de l’Ouest (WABiLED) financé par l’USAID, la formation a aussi procuré aux participants une plateforme leur donnant l’occasion de faire part de leurs expériences et bonnes pratiques dans la lutte contre le trafic des espèces sauvages.
Le Colonel Piwèlon BAKAI, point focal intérimaire de la CITES pour le Togo, a insisté sur le rôle important joué par le Togo dans les contextes national et régional, et a fait état des nombreux efforts déployés par plusieurs agences d’application de la loi, mais ceux-ci doivent être appuyés par le concours des secteurs des transports et des finances en vue de désorganiser le trafic d’espèces sauvages au Togo.
Le modèle de cet atelier est repris dans d’autres pays ouest-africains, y compris la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Liberia et le Nigeria. L’objectif global est de simplifier et de renforcer la capacité de la région en matière de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages conformément à la WASCWC.