La présidente de PEN Togo risque la prison pour une vidéo devant le siège de l’UNIR

Marthe Nounfoh Fare, présidente de PEN Togo, écrivaine, journaliste et blogueuse, fait face à des risques d’emprisonnement à cause d’une vidéo et de commentaires qu’elle a publiés sur son compte TikTok le 19 juin 2024. La vidéo, prise à distance, montre une femme non identifiée déambulant devant le siège de l’Union pour la République (UNIR), le parti au pouvoir, à Lomé.

Dans un communiqué publié en début de ce week-end, PEN International, une organisation qui enquête et dénonce les violations du droit à la liberté d’expression dans le monde entier, a révélé que Marthe Nounfoh Fare avait été convoquée par la police de Lomé le 26 juin 2024. Elle aurait été retenue sans inculpation jusqu’au 1er juillet 2024, date à laquelle elle a été traduite en justice et inculpée, en vertu des articles 368, 369 et 370 du code pénal togolais, pour “violation de la vie privée”.

Bien que l’identité de la personne dans la vidéo soit difficilement reconnaissable, une plainte aurait été déposée par un membre de la famille de la femme apparaissant dans la vidéo de Marthe. « Pourtant, ce sont les autorités qui ont recherché et contacté le ‘plaignant’ à propos de la vidéo », a souligné l’organisation basée à Londres, au Royaume-Uni.

La même source indique que le procureur général a requis une peine de six mois d’emprisonnement contre Marthe. Ses avocats ont contesté cette requête et demandé un non-lieu, invoquant “l’absence de fondement de l’affaire et les vices de procédure de la police et de l’accusation”.

Marthe Nounfoh Fare, connue pour son engagement en faveur de la liberté d’expression et des droits humains des femmes, a été libérée sous condition et devra comparaître de nouveau devant un juge du tribunal de première instance de Lomé le 15 juillet pour une audience de détermination de la peine. « Marthe risque d’être condamnée si ce cas flagrant de harcèlement judiciaire n’est pas rejeté », a dénoncé l’ONG.

PEN International appelle à la levée immédiate de toutes les charges contre elle et à la protection de son droit à “la liberté d’expression en ligne et hors ligne”.

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