Dans un communiqué en date de ce lundi 29 juillet 2024, le Front Citoyen Togo Debout (FCTD) réagit à la dernière attaque terroriste à Kpinkankandi, dans le nord du pays, qui a fait plus d’une dizaine de victimes parmi les Forces armées togolaises. Le Front condamne cette attaque barbare et épingle le gouvernement. Lisez!
COMMUNIQUE (Relatif à l’attaque terroriste du 20 juillet 2024)
Dans la journée du samedi 20 juillet 2024, notre pays a subi une violente attaque terroriste revendiquée par le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM ou JNIM) affilié à AlQaïda. Une centaine d’assaillants ont investi une position avancée des forces de défense et de sécurité des FAT à KPENKANKANDI, dans la Région des Savanes près de la frontière avec le Burkina Faso entrainant la mort de plusieurs de nos vaillants soldats. Le Front Citoyen Togo Debout (FCTD) s’incline devant la mémoire de ces valeureux fils du pays qui ont fait le sacrifice ultime pour défendre la Nation.
Le FCTD présente à leurs familles ses plus sincères condoléances et souhaite un prompt rétablissement aux blessés. Le FCTD exprime son soutien aux FAT engagées dans la lutte contre le terrorisme et condamne vivement la barbarie de ces agressions. Suite à cette attaque, le chef de l’Etat du Niger a adressé un message de solidarité et de condoléances au peuple togolais. Pourtant, le gouvernement togolais continue de se murer dans un silence incompréhensible et les informations sur ce drame nous parviennent par les réseaux sociaux et au travers de séquences vidéo mises en ligne par les assaillants. Il est évident que ce silence est contreproductif et laisse libre cours à la thèse des terroristes.
Le gouvernement a tout intérêt à réévaluer la communication surtout que ces attaques risquent de se multiplier, au vu de l’envergure de celle que nous avons vécue ce 20 juillet. Lever le voile sur ce qui se passe dans le nord, partager les informations sur les difficultés que traversent nos concitoyens et susciter ainsi une grande solidarité et une légitime compassion envers les communautés en détresse, est une nécessité. Il ne sert plus à rien de cacher les informations puisque les terroristes ont décidé de communiquer et de faire la propagande de leurs attaques contre notre pays. L’analyse sommaire des séquences vidéo mises en ligne par les terroristes montre une horde d’assaillants attaquant ce poste avancé et suscite des interrogations :
1. Pourquoi des fortifications aussi sommaires pour protéger ce poste avancé des FAT ? Une seule rangée de fortifications qu’on peut aisément franchir alors que sur d’autres champs de batailles nous voyons des militaires protégés par au moins une double rangée de fortifications (voir image) ? Nos militaires n’étaient-ils pas en zone de guerre, en zone ennemie ? Y a-t-il eu une sous-estimation de la détermination des terroristes à agir contre notre pays ?
2. Nos forces de défense et de sécurité disposent-elles de la capacité aérienne minimale pour apporter un soutien aux troupes au sol ? Où étaient donc le soutien aérien ? Où étaient nos hélicoptères de combat, les drones turcs, les avions de combats comme celui qui avait pris pour cible et accidentellement tué 07 civils le 9 juillet 2022 à Margba, près de la frontière avec le Burkina Faso ?
3. Nos forces armées disposent-elles des ressources nécessaires pour faire face à cet ennemi, qui visiblement, prend de plus en plus d’assurance et va certainement étendre sa menace sur notre pays, si des mesures idoines ne sont pas prises ? La recrudescence des attaques appelle à un vrai sursaut national avec l’implication des communautés : les initiatives se multiplient, avec le PURS (Programme d’Urgence pour la Région des Savanes) qui a obtenu en fin d’année 2023 un financement de 30 milliards de la BOAD, le Programme d’urgence de renforcement de la résilience et de la sécurité des communautés, un soutien annoncé du FMI dans la stratégie de lutte contre le terrorisme mais on parvient difficilement à déceler ce qui est réellement fait pour soutenir la formation, l’équipement, la protection des éléments des FAT engagés dans cette bataille contre un ennemi implacable. La programmation militaire 2021-2025 a été dotée d’un budget de 1,4 milliard de dollars US pour le renforcement des équipes des FAT et la mise en place d’un groupe d’intervention antiterroriste. Mais cela suffit-il vraiment à apporter les moyens adéquats et à orienter efficacement les ressources pour le renforcement des forces de défense et de sécurité ?
4. Quelle part du budget est orientée vers le soutien des forces de défense et de sécurité et la défense de l’intégrité de notre territoire national ? Quelle part est détournée vers la lutte contre un supposé ennemi intérieur ? Pegasus et assimilés ne devraient-ils pas être focalisés sur la lutte antiterroriste plutôt que de servir à espionner des opposants politiques, des journalistes, des acteurs de la société civile, le clergé etc ?
5. Enfin, n’est-il pas temps d’apaiser le climat socio-politique pour une vraie cohésion nationale en libérant les détenus politiques et en posant des actes concrets pour permettre au peuple de sortir de son indifférence et de faire corps avec son armée ? Les rumeurs persistantes d’arrestations de militaires ne vont-elles pas fragiliser nos forces de défense et de sécurité et mettre encore plus en péril notre cher pays ? Il est temps pour le gouvernement togolais de se ressaisir et d’apporter des réponses conséquentes à ces préoccupations qui mettent en péril le devenir de notre chère Nation.
Le FCTD appelle le peuple togolais à faire front avec son armée contre les tenants de l’extrémisme violent et, à l’armée républicaine, le FCTD demande de mettre en avant la défense des intérêts exclusifs et supérieurs de la patrie.
Fait à Lomé le 29 juillet 2024
Pour le Front Citoyen Togo Debout (FCTD)