Togo – De la nécessité de réformer le système pénitentiaire de Lomé

À la prison civile de Lomé, l’expérience des visiteurs est marquée par des pratiques de corruption flagrantes qui soulignent un grave manque de transparence et de respect des droits des détenus et de leurs familles. Les familles des prisonniers, déjà éprouvées par l’éloignement et l’incertitude, doivent en effet faire face à un système de corruption qui semble devenu une norme dans cette institution.

L’une des premières plaintes des visiteurs concerne la mauvaise gestion des horaires de visite selon le confrère Lecorrecteur qui a publié un article sur cette affaire. Les visites, prévues pour débuter à 9 heures, commencent souvent avec un retard significatif, parfois une demi-heure ou plus. Ce retard, loin d’être un simple désagrément, impose aux familles une perte de temps considérable, en plus des autres contraintes auxquelles elles sont confrontées.

Un autre problème majeur réside dans le système de paiement des visites. Contrairement à une procédure standard, le tarif n’est pas fixe et varie selon le nombre de détenus que l’on souhaite voir. Cette pratique non réglementée entraîne un coût financier important pour les familles, augmentant ainsi le fardeau des proches des prisonniers.

« Mais il n’y a pas un prix unique. Le paiement se fait au prorata du nombre de personnes que vous venez voir. Si vous venez voir cinq personnes, vous paierez cinq fois. Chose encore plus désagréable, les agents pénitentiaires ne supportent pas le fait que les parents et proches de prisonniers arrivent avec beaucoup de…nourriture ! Ils vont jusqu’à refuser certains aliments, comme le pain. Le pain a mauvaise presse d’autant qu’il est déjà commercialisé à la maison d’arrêt », écrit Lecorrecteur.

Et d’ajouter : « En quoi faire venir quantité de nourriture trouble-t-il la tranquillité de l’établissement ? Et dans quel règlement est-il stipulé qu’on doit limiter les mets qu’on apporte aux détenus ? Si ça se trouve, les prisonniers politiques sont à la charge de leurs parents et proches, ils ne sont pas à la charge de l’État. Et à ce titre, ils devraient amener la nourriture qu’il leur est loisible d’apporter, du moment qu’il y va de la bonne santé et de la survie du prisonnier ».

Les autorités compétentes sont donc sollicitées à intervenir urgemment pour mettre un terme à ces pratiques de corruption et garantir un traitement juste et équitable pour les familles des détenus.

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