Gouvernance hors sol : Quand Mgr Barrigah ouvre le Palais Présidentiel aux Evêques

Le Togo a perdu une grande figure engagée pour son dévouement et son engagement à la cause de la paix, de la réconciliation et de la justice sociale. L’Archevêque métropolitain de Lomé, Monseigneur Nicodème Anani Barrigah-Bénissan, a été rappelé à Dieu le dimanche 04 août 2024.

72 heures plus tard, le Président de la République, Faure Essozimna Gnassingbé a reçu au Palais de la Présidence à Lomé, une délégation de la Conférence des Evêques du Togo (CET). La délégation, conduite par son Président, Monseigneur Benoît Alowonou, a porté au Chef de l’Etat, l’annonce officielle du décès de l’ancien Président de la Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR) de mai 2009 à avril 2012.
A l’occasion, le Chef de l’Etat a adressé ses sincères condoléances ainsi que celles du gouvernement, à la Conférence des Evêques du Togo, au clergé, à la famille du défunt, ainsi qu’à l’ensemble des fidèles catholiques. Il a en outre rassuré la CET de sa disponibilité, pour l’organisation d’obsèques dignes de l’illustre défunt.

Face à la mort, toutes les adversités se taisent, dit-on. La célérité avec laquelle l’audience a été accordée à la Conférence des Evêques du Togo est fort appréciable quand bien même cela rentre dans les missions républicaines de la fonction présidentielle. Et cela ne doit pas être à géométrie variable. Malheureusement dans une gouvernance hors sol, on en enregistre au Togo.
C’est bien contrastant que les portes du Palais présidentiel ont été ouvertes aussi rapidement aux évêques endeuillés alors que cinq mois plus tôt, ils ont été envoyés paitre au moment où ils voulaient rencontrer Faure Gnassingbé au sujet du changement de la constitution.

« Au terme de nos échanges (21 mars) nous avons jugé opportun de demander une urgente audience auprès de son Excellence Monsieur le Président de la République pour lui faire part de nos questionnements et réserves. Ceux-ci portent essentiellement sur trois points, à savoir:
• L’opportunité ou non de faire cette modification,
• L’opportunité ou non du moment choisi,
• La procédure adoptée…

Alors que nous attendions impatiemment la réponse à notre demande d’audience adressée au Président de la République, nous venons d’apprendre ce matin, avec grand étonnement, que l’Assemblée Nationale a adopté la modification de la Constitution pour faire passer le Togo d’un régime semi-présidentiel à un régime parlementaire ce 25 mars 2024 » a observé la CET dans un communiqué avant d’exhorter M.Gnassingbé à surseoir à la promulgation de la nouvelle constitution. Mais que nenni ! La promulgation de la fameuse constitution a été faite le 6 mai 2024.
Pour un sujet aussi crucial qui engage la vie de la nation, le successeur de Eyadema qui s’est pourtant beaucoup appuyé sur l’église catholique pour couvrir son accession sanglante au pouvoir en 2005, a tourné dos aux Hommes de Dieu.
Pour la cohésion sociale et le vivre ensemble, il y a bien des postures qui sont préjudiciables.

Honoré ADONTUI

Source : Lecorrecteur

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