Hôpitaux / Des femmes et des hommes opérés dans la même salle : mettre fin à cette indécence et indignité

Au Togo, l’hôpital public est devenu depuis bien longtemps inhospitalier. Dans nombre de formations de soins publics, les conditions d’accueil sont d’une indécence révoltante. Des hôpitaux, lieu par excellence de la bienveillance, sont devenus des centres d’incongruité et des pratiques abjectes. À tel point que pour beaucoup de Togolais, l’hôpital est devenu traumatisant. Au sens propre du mot.

L’humiliation vécue par certains patients en est la preuve vivante. Les hôpitaux semblent avoir perdu leur décence. On dirait qu’il fait désormais partie de la morale que les hôpitaux publics soient impudiques. A raison .Ils sont clairement en incapacité d’assurer un minimum de décence aux patients, particulièrement les femmes ayant subi une opération chirurgicale.

En effet, il est habituel de voir dans les hôpitaux des femmes et des hommes qui ont subi une intervention chirurgicale placés dans la même salle. Ainsi, des femmes en convalescence qui nécessitent l’aide d’une tierce personne pour se changer sont obligées de le faire devant des hommes. Et pourtant, dans les mêmes hôpitaux ont interdit l’accès aux salles accueillant des femmes ayant subi une césarienne aux hommes.

Pour les femmes opérées, cette perte de l’intimité laisse souvent des traces dans les esprits. Pour nombre de patientes qui ont vécu ces situations d’indignité, en effet, l’expérience est dégradante. Des victimes expiatoires d’une politique sanitaire incapable de répondre aux demandes de soins de nos concitoyens dont la dignité est bafouée.

Depuis plusieurs décennies, le système sanitaire togolais est laissé dans un état précaire. L’un des traits saillants de cette précarité est l’insuffisance des infrastructures sanitaires. Ces infrastructures sont clairement en dessous de la demande. Conséquence, les patients qui devraient normalement être séparés sont mis ensemble dans les mêmes salles. Une atteinte fragrante à la dignité de ces patients qui repartent souvent de l’hôpital avec des traumatismes.

Source: Journal ‹‹ Le Correcteur ››

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