Moins de 24 heures après que le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a réclamé le départ des forces françaises de son pays, le Tchad a annoncé, à son tour, la fin de son partenariat militaire avec la France.
Le ministre tchadien des Affaires étrangères, Abderaman Koulamallah, a officialisé cette décision dans un communiqué publié jeudi soir, qualifiant ce moment de « tournant historique » pour le pays. « Le gouvernement de la République du Tchad informe l’opinion nationale et internationale de sa décision de mettre fin à l’accord de coopération en matière de défense signé avec la République française », a-t-il déclaré sur la page Facebook du ministère. Koulamallah a souligné la volonté de son pays d’affirmer son indépendance : « La France est un partenaire essentiel, mais elle doit comprendre que le Tchad a grandi, a mûri et qu’il est désormais un État souverain et jaloux de sa souveraineté. »
Cette rupture marque la fin d’une longue histoire militaire entre les deux pays. La France, présente depuis bien avant l’indépendance tchadienne en 1960, maintenait un millier de soldats et plusieurs bases stratégiques dans le pays. Parmi elles, la base aérienne 172 de Fort-Lamy, opérationnelle depuis 1939, symbolisait cette présence historique.
Une dynamique régionale
Au Sénégal, c’est le président Bassirou Diomaye Faye lui-même qui a pris la parole dans une interview avec l’AFP pour appeler au retrait des bases françaises. « La souveraineté ne s’accommode pas de la présence de bases militaires », a-t-il déclaré sans ambiguïté.
Ces annonces successives reflètent une dynamique régionale de rejet de l’influence militaire française en Afrique de l’Ouest et centrale. Elles s’inscrivent dans un contexte de pertes successives pour Paris, notamment au Mali, au Burkina Faso et au Niger, où des coups d’État ont entraîné des ruptures abruptes de coopération militaire.