Le chef de la diplomatie togolaise, Robert Dussey, a marqué les esprits lors de la conférence internationale sur la décennie des afro-descendants, tenue cette semaine à La Havane, Cuba. Dans un discours, le ministre togolais a exhorté les Nations Unies à reconnaître l’esclavage des peuples africains comme un génocide, dénonçant l’injustice historique et plaidant pour des réparations concrètes.
« Pourquoi les crimes commis contre certains peuples sont considérés comme un génocide ? (…) Pourquoi sommes-nous incapables de dire que les crimes commis contre les peuples africains, que la déportation, l’esclavage est un génocide ? » a-t-il interrogé, avant de marteler : « Ce génocide doit un jour être reconnu par les Nations Unies. »
Pour Robert Dussey, l’histoire des peuples africains ne doit pas être reléguée au silence. Il a insisté sur la nécessité d’enseigner aux jeunes générations la vérité sur l’esclavage et ses séquelles, qualifiant cet effort de « restitution des vérités historiques ». À ses yeux, il s’agit d’un devoir moral essentiel pour bâtir un avenir fondé sur la justice et la compréhension mutuelle.
Au-delà de la reconnaissance symbolique, le ministre Dussey a plaidé pour des réparations tangibles, tout en clarifiant qu’il ne s’agit pas de demandes financières : « Soyez rassurés, nous ne demandons pas de l’argent. Parce que l’argent ne peut pas réparer les crimes ou le génocide commis contre les peuples noirs (…) Peu importe la forme qu’elle prendra, mais il faut qu’il y ait réparation. »
Robert Dussey a également élargi son discours à la lutte globale contre le racisme, appelant à une mobilisation collective des nations. Selon lui, cette lutte nécessite une approche concertée, intégrant des politiques éducatives qui mettent en lumière l’histoire des afro-descendants et de l’esclavage.