Le Togo envisage de se rapprocher de l’Alliance des États du Sahel (AES), qui réunit le Burkina Faso, le Mali et le Niger, selon une annonce récente de Robert Dussey, ministre togolais des Affaires étrangères.
Dans un message publié sur son compte Facebook officiel, il a déclaré : “Le Togo envisage de rejoindre l’Alliance des États du Sahel (AES), une décision stratégique qui pourrait renforcer la coopération régionale et offrir un accès à la mer aux pays membres.” Pour lui, cette initiative pourrait redessiner les dynamiques politiques en Afrique, même s’il n’a pas précisé si des démarches concrètes étaient déjà en cours.
Cette déclaration intervient dans un contexte régional tendu. L’AES, formée par trois nations enclavées, n’a pas encore réagi officiellement. Ces pays avaient claqué la porte de la Cédéao en janvier 2024, après des sanctions liées à des coups d’État ayant renversé leurs dirigeants élus. Ils accusaient l’organisation ouest-africaine de privilégier les intérêts des anciennes puissances coloniales que ceux de leurs populations. La Cédéao, désormais réduite à 12 membres, avait même brandi la menace d’une intervention militaire au Niger pour rétablir Mohamed Bazoum, destitué en juillet 2023.
Ironie du sort, Faure Gnassingbé, président togolais, avait été choisi par la Cédéao pour jouer les médiateurs entre elle et l’AES. Aujourd’hui, l’idée d’une adhésion togolaise à l’Alliance intrigue. Comme l’a souligné Dussey dans une précédente sortie, cela offrirait aux pays de l’AES un accès à l’Atlantique, brisant ainsi leur isolement géographique et économique. Un tournant qui promet de faire débat.