France – Affaire Kadhafi : Sept ans de prison requis contre Nicolas Sarkozy

En France, le Parquet national financier (PNF) a requis, jeudi 28 mars, une peine de sept ans de prison ferme contre Nicolas Sarkozy, dans le cadre de l’affaire du financement présumé illégal de sa campagne présidentielle de 2007 par le régime libyen de Mouammar Kadhafi.

L’ancien président français, aujourd’hui mis en examen dans ce dossier, est poursuivi pour corruption passive, financement illégal de campagne électorale, recel de détournement de fonds publics et association de malfaiteurs. En plus de la peine de prison, le PNF a demandé une amende de 300 000 euros et une interdiction de cinq ans des droits civiques, civils et de famille, ce qui l’empêcherait de se présenter à une élection ou d’exercer une fonction publique.

Les procureurs estiment que Nicolas Sarkozy a bénéficié d’un pacte de corruption avec le régime de Kadhafi. L’accusation s’appuie sur plusieurs éléments, notamment des documents des services de renseignement libyens, des témoignages de proches collaborateurs et les déclarations – puis la rétractation – de l’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine, qui avait affirmé avoir transporté des valises d’argent liquide de Tripoli à Paris.

Par ailleurs, le fils de Mouammar Kadhafi, Seif al-Islam Kadhafi, accuse lui aussi Nicolas Sarkozy d’avoir bénéficié de financements occultes. Une déclaration que l’ancien président tourne en dérision : “Comme témoin impartial, on a trouvé mieux”, raille-t-il.

L’ancien chef de l’État rejette en bloc toutes les accusations et dénonce une instrumentalisation politique de la justice. Son avocat, Me Christophe Ingrain, fustige les charges retenues par le parquet : “On ne sait pas quelle somme, comment elle aurait été remise ni à quoi elle aurait servi. Il n’y a pas eu de financement libyen. Le parquet invente une histoire.”

Le conseil de Nicolas Sarkozy a d’ores et déjà annoncé qu’un appel serait immédiatement déposé en cas de condamnation.

Cette nouvelle affaire s’ajoute à un autre dossier judiciaire qui pèse sur l’ancien chef de l’État. Actuellement sous bracelet électronique, Nicolas Sarkozy purge une peine d’un an de prison ferme dans le cadre de sa condamnation définitive pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire “Bismuth”, aussi connue sous le nom d’affaire des “écoutes”.

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