Dans une lettre adressée au président de l’Université de Lomé, Adama Kpodar, la Synergie des Élèves et Étudiants du Togo (SEET) dénonce des allégations de mauvaise gestion et des priorités inopportunes, relayées par l’hebdomadaire “Le Flambeau des Démocrates” dans sa parution N°845 du 27 mars 202. Face aux accusations de détournements de fonds, de dépenses somptuaires et de négligence des crises structurelles de l’université, la SEET exige des comptes publics, un audit indépendant et un plan d’urgence pour sécuriser les infrastructures délabrées, sous peine de recours judiciaires. Lisez plutôt!
A
Monsieur Adama Mawulé Kpodar
Président de l’Université de Lomé (UL)
Objet: Demande de clarification urgente sur les allégations de mauvaise gestion et les priorités inopportunes de l’UL.
Monsieur le Président,
La Synergie des Élèves et Étudiants du Togo (SEET) a appris par voix de presse, des révélations d’une gravité inacceptable publiées dans Le Flambeau des Démocrates N°845 du 27 mars 2025, pendant que la communauté universitaire déplore l’inaction persistante de votre administration face à des crises majeures menaçant l’intégrité de notre université. Cette lettre vise à exiger des explications transparentes et des actions immédiates pour restaurer la confiance en l’institution.
Selon l’article en question, votre gestion se caractérise par des détournements de fonds publics, notamment via des redirections vers des entreprises privées sous votre supervision. Ces pratiques s’accompagnent de dépenses somptuaires injustifiées, telles que le financement de voyages familiaux sur le budget universitaire ou la rénovation non prioritaire de votre bureau à coût de près de 30 millions, alors que des infrastructures vitales se délabrent et que l’université manque cruellement d’amphithéâtres, au vue de la population estudiantine. Parallèlement, des affectations inopportunes seraient faltes contre des femmes ayant refusé des propositions Inappropriées, achèvant ainsi de peindre un tableau de gestion autoritaire, opaque et dangereux.
Pendant ce temps, l’UL fait face à des crises structurelles ignorées, malgré des alertes répétées. Les installations électriques défectueuses provoquent des courts-circuits et incendies récurrents, en témoigne ceux signalés à l’ISICA, FLLA et FaSEG. Le bâtiment du décanat de la FDS, criblé de fissures, risque de s’effondrer sur ses occupants, un danger pourtant documenté depuis plusieurs mois. Les toilettes, fermées ou insalubres dans la majorité des cas, contraignent étudiants et personnel à des conditions indignes, tandis que le manque de ventilation dans les salles de cours engendre des conditions de travail insupportables. Ces négligences contrastent violemment avec les priorités inopportunes de votre administration, comme la rénovation de votre bureau, jugée superflue par la communauté universitaire.
En outre, le sondage du Collège des Délégués Généraux d’août. 2024, qui identifiait des besoins urgents tels que l’amélioration des infrastructures, de la sécurité, des services pédagogiques, des transports, logement et accessibilité, vie étudiante et activités extra-scolaires, support des associations étudiantes, éducation civique et sociale et la santé étudiante, reste lettre morte. Cette indifférence face aux demandes étudiantes, couplée à l’opacité financière, alimente un sentiment d’abandon et de colère.
Face à cette station intolérable, la SEET exige, dans un bref délai:
1. La publication intégrale des comptes de l’UL, incluant les coûts de la rénovation de votre bureau et des voyages familiaux, ainsi qu’une réponse écrite et publique à chaque accusation du Flambeau des Démocrates.
2. Un audit indépendant supervisé par le ministère de l’Enseignement supérieur et la Cour des comptes pour investiguer les détournements allégués. 3. Un plan d’urgence pour sécuriser les bâtiments (FDS, Installations électriques), rouvrir les toilettes et améliorer les conditions d’étude.
4. L’implication obligatoire des étudiants et du personnel dans les décisions budgétaires, via le Collège des Délégués Généraux et les Associations syndicales d’étudiants.
En l’absence de réponse satisfaisante, la SEET se réserve le droit de saisir la justice pour mise en danger de la vie d’autrui et détournement de deniers publics. Nous rappelons que la crédibilité de l’UL et la sécurité de ses usagers ne sauraient être compromises plus longtemps.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre considération distinguée.
Président National
Bertin Bandiangou