À Lomé, capitale du Togo, une infrastructure censée améliorer la sécurité des piétons est aujourd’hui détournée de sa vocation première au mépris des règles les plus élémentaires d’hygiène et de civisme.
Sur la Nationale N°2, à hauteur de la gare routière Hollando, en face du Grand Marché d’Adawlato, une passerelle piétonne a été érigée en 2022 par le gouvernement togolais. Objectif : permettre aux piétons de traverser cette voie très fréquentée en toute sécurité. Mais à ce jour, cette passerelle est totalement défigurée par des actes d’incivisme d’une gravité alarmante.
Une vidéo publiée par la page Facebook « L’Univers Togolais » révèle une situation aussi choquante qu’inacceptable: des dépôts de matières fécales jonchent les marches et le tablier de la passerelle, transformant cet espace public en une latrine à ciel ouvert. Ce comportement irrespectueux de certains citoyens soulève une double préoccupation : l’atteinte à la dignité urbaine d’une capitale en plein développement, et surtout une menace directe à la santé publique.
Les excréments exposés pourraient favoriser la prolifération de bactéries, de parasites et de maladies infectieuses telles que le choléra, la typhoïde ou les infections intestinales. À proximité du marché d’Adawlato, où des denrées alimentaires sont vendues, le risque de contamination croisée est particulièrement élevé. L’odeur nauséabonde dégagée par ces dépôts rend l’environnement invivable pour les riverains, les commerçants et les passants, tout en nuisant à l’image de la capitale.
Les implications de cette pratique vont au-delà des risques sanitaires. La passerelle, financée par des fonds publics pour améliorer la sécurité et la mobilité, perd toute utilité, représentant un gaspillage de ressources. Cet usage inapproprié reflète un manque de respect pour l’espace commun.
Face à cette situation inacceptable, une mobilisation collective est impérative pour restaurer la fonction de la passerelle et prévenir la récurrence de tels actes inciviques. Les autorités locales, en partenariat avec les associations et les médias, doivent lancer des campagnes d’éducation pour promouvoir le respect des espaces publics et les bonnes pratiques d’hygiène.
L’installation de toilettes publiques accessibles et bien entretenues à proximité de la gare routière et du marché est essentielle pour offrir une alternative à la défécation à l’air libre.
Une présence accrue des agents municipaux, couplée à des amendes pour les contrevenants, permettrait de dissuader ces pratiques.
Une intervention immédiate pour nettoyer et désinfecter la passerelle, ainsi que l’installation de dispositifs comme un éclairage et des garde-corps renforcés, pourrait décourager son usage inapproprié. Enfin, les leaders communautaires, les commerçants et les habitants doivent s’unir pour surveiller et protéger cet espace.
