Togo – Manifs du 26 juin : Des gaz lacrymogènes lancés dans l’enceinte de l’hôpital de Bè, l’OPS-Afrique s’indigne

L’Observatoire pour la Promotion de la Santé en Afrique (OPS-Afrique) a dénoncé, lundi, les violences survenues à l’hôpital de Bè à Lomé lors des manifestations du 26 juin, y voyant une “atteinte grave à l’intégrité du système de santé” et aux “droits fondamentaux des patients et du personnel médical”.

Dans un communiqué publié sous la référence N°001/06-2025/OPS/PR, l’organisation affirme avoir appris “avec consternation” les faits rapportés par le Collectif des Syndicats de la Santé et les organisations corporatives de la santé du Togo, selon lesquels un pharmacien de l’établissement, M. Eboahun Kokou Raphaël, a été interpellé alors qu’il était en service, “pour avoir, semble-t-il, pris des vues des forces de sécurité”.

Des tirs de gaz lacrymogène ont également été signalés “dans l’enceinte et aux abords immédiats de l’hôpital”, provoquant selon OPS-Afrique “une perturbation de soins, des désagréments sévères pour les usagers et le personnel, ainsi que l’incendie de l’ambulance de l’établissement”.

L’organisation rappelle que les structures sanitaires bénéficient, même en période de crise, d’une protection particulière. “En vertu des conventions de Genève et du Droit International Humanitaire, les établissements de santé bénéficient d’une protection spéciale”, peut-on lire dans le texte, qui évoque également l’article 34 de la Constitution togolaise, garantissant à chaque citoyen le droit à la santé.

OPS-Afrique s’inquiète des “traumatismes physiques, psychologiques et structurels” que ces violences pourraient provoquer “tant pour les usagers que pour le corps médical, déjà confronté à d’importantes difficultés dans l’exercice de sa mission”.

Elle appelle les autorités à prendre “toutes les mesures urgentes pour réparer les dommages causés”, à sécuriser l’hôpital, à prendre en charge les victimes, et à “doter d’urgence le centre d’une ambulance fonctionnelle”.

Tout en saluant “l’engagement concret” du ministre de la Santé pour l’amélioration des soins, OPS-Afrique lui demande de “garantir durablement le droit à la santé contre toute forme d’agression ou d’ingérence extérieure”, et d’accorder une “écoute active aux syndicats des professionnels de santé”.

Enfin, l’organisation apporte son “soutien total” au Collectif des Syndicats de la Santé et plaide pour “la libération du pharmacien interpellé, dans le respect du droit et de la dignité”, concluant que “la protection des hôpitaux est non négociable”.

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