La 9e Journée africaine de lutte contre la corruption a été célébrée à Lomé ce 11 juillet 2025 autour d’une conférence débat portant sur le thème : « Promouvoir la dignité humaine dans la lutte contre la corruption ». Organisée par la Haute Autorité pour la prévention et la lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HAPLUCIA), la rencontre s’est tenue en présence de plusieurs personnalités, notamment des représentants du gouvernement, des membres de la HAPLUCIA, des représentants d’institutions de contrôle, des chefs traditionnels, et des partenaires venus de la sous-région.
Dans son discours d’ouverture, le président de la HAPLUCIA, M. Aba Kimelabalou, a souligné l’importance du respect de la dignité humaine dans toute action de lutte contre la corruption. « La protection doit être assurée même à toute personne objet de poursuites pour avoir commis une infraction de corruption », a-t-il affirmé, rappelant que la dignité est un droit fondamental garanti aussi bien par la Charte africaine des droits de l’homme que par la nouvelle Constitution togolaise du 6 mai 2024.
Pour M. Kimelabalou, il ne s’agit pas d’un simple slogan, mais d’une véritable orientation stratégique : « Ce thème a le mérite de rassembler… car la dignité humaine est une valeur universelle, au-delà des clivages politiques ou idéologiques. Elle permet d’ancrer la lutte contre la corruption dans une cause noble, compréhensible et mobilisatrice. »
Revenant sur l’arsenal juridique continental, il a salué la Convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption, ratifiée par 48 pays, dont le Togo. Cette convention repose notamment sur quatre piliers : la prévention, l’incrimination, la coopération régionale et la création d’agences indépendantes. « Elle s’impose aujourd’hui comme un socle juridique panafricain incontournable dans la lutte contre la corruption », a-t-il souligné.
Il a salué les efforts du Togo, guidés par une volonté politique affirmée au plus haut niveau. Dans cette dynamique, la HAPLUCIA a mis en œuvre plusieurs actions majeures : Plan stratégique 2019–2023, campagnes de sensibilisation, formations, étude nationale sur la corruption, et traitement de plus de 100 plaintes. Elle coopère activement avec les institutions nationales, régionales (RINLCAO, AAACA) et les partenaires internationaux (ONU, Banque mondiale, UE, BAD, etc.).
En conclusion, M. Kimelabalou a lancé un appel fort : « C’est en défendant la dignité humaine que nous construirons un avenir plus juste, plus prospère et plus solidaire pour notre continent et pour les générations à venir. » Avant de déclarer ouverts les travaux, il a invité toutes les parties prenantes à dire ensemble : « Non à la corruption, oui à l’intégrité. »
Notons que deux communications majeures ont enrichi les échanges au cours de cette conférence-débat. La première, intitulée « Présentation du thème de l’année : Promouvoir la dignité humaine dans la lutte contre la corruption », propose un éclairage approfondi sur les fondements éthiques, juridiques et sociaux de la thématique retenue, en insistant sur l’importance du respect de l’être humain dans toutes les dimensions de l’action anticorruption. La seconde communication a porté sur « Les efforts du Togo dans la mise en œuvre de la Convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption ».
