En pleine période de contestation contre le régime de Faure Gnassingbé, l’ancienne ministre des Armées, Marguerite Gnakadé, prend une nouvelle fois la parole pour dénoncer la gestion économique du pays. Dans un message publié ce 28 juillet, elle tire la sonnette d’alarme sur l’aggravation de la dette publique et appelle à une réforme en profondeur de la gouvernance.
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𝗧𝗢𝗚𝗢 : 𝗟’𝗘𝗡𝗗𝗘𝗧𝗧𝗘𝗠𝗘𝗡𝗧 𝗤𝗨𝗜 𝗛𝗬𝗣𝗢𝗧𝗛É𝗤𝗨𝗘 𝗟’𝗔𝗩𝗘𝗡𝗜𝗥 𝗗𝗘𝗦 𝗚𝗘𝗡𝗘𝗥𝗔𝗧𝗜𝗢𝗡𝗦 𝗙𝗨𝗧𝗨𝗥𝗘𝗦
Lomé, le 28 juillet 2025
En tant que citoyenne, engagée, je voudrais attirer l’attention de l’opinion nationale, mais aussi des partenaires financiers nationaux et internationaux sur la situation préoccupante de l’endettement du Togo.
Depuis plusieurs années, le Togo s’enfonce dans une spirale d’endettement croissant, auprès des partenaires financiers nationaux comme internationaux.
Le récent décaissement de 60,5 millions de dollars américain du Fonds Monétaire International (FMI), dans le cadre de la Facilité Élargie de Crédit (FEC), s’ajoute à une longue liste de financements contractés au nom du développement, mais dont les résultats tangibles échappent au citoyen togolais.
À ce stade, deux interrogations majeures se posent :
– Quelles sont les destinations réelles de tous ces financements ?
– Jusqu’à quand les partenaires financiers continueront-ils à soutenir un régime qui peine à transformer les ressources mobilisées en progrès concrets ?
Aujourd’hui, la dette publique au Togo, avoisine les 70% du Produit Intérieur Brut (PIB). Certains diront que ce taux est plus élevé dans d’autres pays. Effectivement. Presque tous les pays du monde s’endettent pour financer leur développement. Dans un pays bien gouverné, ce niveau d’endettement peut être un levier de transformation structurel parce que l’usage de la dette est mieux ciblé, les projets sont visibles et les résultats mesurables.
Malheureusement au Togo, cette logique est inversée : il n’y a pas de contrepartie. Les dettes s’accumulent, mais paradoxalement, la misère demeure. Les ressources empruntées, censées financer le développement, finissent trop souvent dilapidées, mal orientées ou englouties dans des projets opaques, sans qu’aucun changement significatif ne soit perçu par la majorité des citoyens.
Pendant que des chiffres de croissance sans âme sont agités dans les rapports officiels, le citoyen togolais, continue de vivre dans l’insécurité économique, l’incertitude sociale et le sous-développement quotidien.
Les partenaires financiers, tout en prêtant à nouveau, proposent des “réformes” qui ne font qu’aggraver le quotidien déjà insoutenable du Togolais lambda : augmentation des impôts et taxes, suppression progressive des subventions aux carburants, relèvement des tarifs de l’électricité, etc.
Trop, c’en est de trop. Le niveau de vie du citoyen togolais est déjà au plus bas.
Pourtant, pendant que la population endure des conditions de vies difficiles, ceux qui gouvernent au sommet de l’État ne rendent aucun compte. Aucune enquête sérieuse n’est menée quand une malversation financière est révélée. Aucune sanction n’est appliquée contre les coupables. Et, lorsque des voix s’élèvent pour demander des comptes, elles sont menacées, poursuivies, emprisonnées, torturées, voire dont les propos sont considérés comme de la folie. La liberté d’expression est confisquée.
Le peuple togolais ne demande pas la charité. Il demande que chaque franc emprunté en son nom, serve réellement à construire un avenir. Sans quoi, nous continuerons à nous enfoncer dans une spirale où l’endettement nourrit la stagnation, où l’avenir est hypothéqué, et où l’espoir du peuple togolais est trahi, année après année.
En conclusion : Le problème n’est pas que le Togo emprunte, mais plutôt l’usage qui est fait de ces ressources financières. Le poids de la dette s’alourdit sur les épaules des générations futures, condamnées à rembourser des prêts dont elles n’auront ni vu ni ressenti les bénéfices.
Sans réformes profondes de la gouvernance, sans transparence budgétaire, et sans projets d’investissement clairs et efficacement implémentés, la dette devient un cercle vicieux qui profite à une minorité et appauvrit la majorité.
Que peut-on encore espérer d’un régime qui pendant 20 ans, n’a rien fait de fondamental pour assurer le bien-être de son peuple, malgré des milliers de milliards de FCFA engloutis ?
Il faut sauver l’avenir et non entretenir l’illusion.
Mme Essossimna Marguerite GNAKADE
Ancienne ministre des Armées du Togo
Bonjour Madame,
Les critiques font avancer c’est sur mais les vôtre semblent aveugles. Si vous avez des notions en économique, vous irez chercher les agrégats du Togo et comparés.
Les salaires des fonctionnaires, les routes, écoles, centres de santés sont construites avec quoi? On me dira que c’est peu ou pas suffisant, oui suis d’avis.
Disséquer les chiffres du Togo en prenant ces dépenses de fonctionnement, d’investissement, remboursement des dettes et vous nous direz s’il y a du gaspillage ou pas. Mais hélas, vous parlez comme l’homme de la rue sans aucune notion dans la gestion de l’Etat qui pense que 60 millions du FMI doit se faire voir en investissement.
Quand un togolais achète une MOTO, UN TELEPHONE, UN CABLE DE RECHARGE venu de CHINE, il nous faut des dollars ou des Euros pour payer le chinois. Ou on trouvera ces devises qui ne sont pas les nôtres?
Le Togo a fait des efforts, la corruption existe comme dans tous les pays africains mais reconnaissons les efforts et faisons des critiques constructives et non populistes parce qu’on a perdu son pain.
Quelle œuvre visible vous avez laissé durant votre passage au Ministère? Faure au moins laissera un beau AEROPORT DE LOME grâce aux dettes que vous critiquez.