Le Togo que nous voulons est à notre portée

Le seul schéma qui s’impose aujourd’hui pour sortir le Togo de l’impasse sociale et politique, volontairement entretenue par le régime, est la voie d’une transition politique. C’est la plus raisonnable et la moins coûteuse. Tous les efforts doivent désormais y concourir, surtout que les élections n’offrent aucune issue.

Cette voie de la sagesse est la seule à même de redonner aux Togolais l’occasion de se remettre ensemble au travail, dans le but commun de reconstruire les bases de notre vivre-ensemble en harmonie. Sur cette nouvelle fondation, nous pourrons alors bâtir le Togo dans lequel nous voulons vivre.

Un Togo qui offre à chaque citoyen les mêmes protections et les mêmes opportunités, les mêmes droits et les mêmes devoirs, afin que chacun s’épanouisse selon son potentiel et ses motivations, tout en garantissant à tout le monde le minimum social qui éradique la faim et la précarité, dans un pays disposant des ressources plus que nécessaires au bien-être de toute sa population.

Ce rêve nous anime tous, et il est à notre portée. Cependant, les choix du régime montrent que ce rêve, partagé par le plus grand nombre, ne se réalisera pas par la volonté des premières autorités actuelles du pays.

Il devient donc impératif que les forces de libération du peuple trouvent l’alchimie nécessaire pour exercer ensemble une forte pression interne sur le régime. Il ne s’agit ni d’agression ni de violence, mais de faire usage des ressources que la Constitution votée par les Togolais met à notre disposition. Il s’agit notamment de l’expression populaire pacifique, du refus de l’arbitraire et aussi du rejet des lois iniques qui dépouillent le citoyen de ses libertés publiques consacrées par la loi fondamentale.

En première ligne de cette confrontation d’idées, on a ceux qui sont engagés dans les organisations de la société civile et les partis politiques, et qui sont toujours déterminés à mettre fin à la dictature, en laissant momentanément de côté les intérêts partisans. Cela englobe aussi les jeunes à la pointe de la contestation actuelle, avec les leaders artistes, blogueurs ou activistes du M66, et toute la population qui croule sous la misère. Ça implique également ceux qui, au sein même du régime, constatent la nécessité de donner un nouvel élan au Togo, parce que conscients que le régime de Faure Gnassingbé est à bout de souffle, qu’il est devenu un danger pour les Togolais et l’instrument de leur appauvrissement.

C’est un enjeu national qui concerne tous les citoyens et transcende les clivages politiques établis, particulièrement ceux qui séparent les premières autorités du pays et la très grande majorité de la population. Cet enjeu doit donc rassembler tous ceux qui aspirent à un Togo nouveau, sans confiscation du pouvoir, sans injustice et sans violence.

Cependant, le pouvoir ayant fermé toutes les voies d’expression autorisées par la Constitution, les Togolais doivent trouver le moyen de se faire entendre en contournant les obstacles dressés par le régime en place. Ils doivent éviter de tomber dans le piège de la violence que souhaite le pouvoir, afin de justifier davantage sa répression épouvantable, en faisant recours aux milices.

Pour exercer cette pression, il faut qu’une force se dégage sur le terrain. A ce jour, les différents pôles de pression ont des stratégies différentes et ont du mal à s’accorder. Cela dure depuis de nombreuses années. Et le principal facteur de division a souvent été l’élection, instrument détourné de sa fonction première et ne répondant pas à ce jour aux règles constitutionnelles de transparence et de fiabilité.

Toutefois, après le folklore électoral des municipales de juillet 2025, il n’y a plus d’élection à l’horizon avant de nombreuses années. Cela pourrait être une fenêtre d’opportunité. On peut alors considérer que la cause principale de division étant éloignée, il devient possible que les forces de libération du peuple conjuguent désormais leurs efforts dans une dynamique de raison.

Actuellement sur le terrain, plusieurs axes se positionnent dans le combat contre les dérives du régime. Il y a le front « Touche Pas A Ma Constitution », la Dynamique pour la Majorité du Peuple et le Cadre de Réflexion. Il y a aussi la Dynamique Monseigneur Kpodzro et des personnalités individuelles qui ont pris des positions fortes ces derniers temps, comme l’ex-ministre des Armées, Marguerite Gnakadé, ou l’artiste Aamron.

S’il n’est pas réalisable que tous ces courants se mettent ensemble dans l’immédiat pour mener un combat commun, alors il faut absolument commencer dès à présent avec ceux qui se sentent prêts à constituer la tête de pont.

Dans cet élan de structuration des forces en lutte sur le terrain, la diaspora traditionnelle a un rôle déterminant à jouer.

Au-delà donc de désapprouver la stratégie des uns et de valider celle des autres, la force diasporique devrait dorénavant prendre une position claire et ferme. Elle devrait apporter son soutien franc à l’une des stratégies sur le terrain, afin de l’améliorer avec sa capacité de réflexion, de la promouvoir avec son réseau international et de lui donner de la puissance par sa capacité financière. Une telle dynamique changerait fondamentalement la nature de la lutte sur le terrain.

Le but n’est pas de positionner un leader, mais de mettre fin à la dictature et d’ouvrir les portes de la transition. En tout état de cause, dans de telles conditions, aucun calcul politicien ne peut prospérer. Et l’absence d’élection à l’horizon enlève tout intérêt de récupération que certains pourraient redouter.

Dans ce contexte, la force du M66 serait un levier formidable, avec son engagement désintéressé et la puissance de ses réseaux sociaux, pour mobiliser les milliers de jeunes qui n’ont plus peur de crier quotidiennement leur désespoir, notamment sur des plates-formes telles que Tik Tok.

Une fois cette véritable machine de lutte en place, les Togolais verront quelles organisations internationales ou quelles puissances géopolitiques seront du côté du peuple.

Je reste persuadé qu’avec intelligence et détermination, puis motivés par l’intérêt général, nous pouvons, en tant que combattants de la liberté, aller au bout de notre rêve. L’heure est venue pour nous Togolais, de mettre un terme définitif à la plus vieille dictature d’Afrique, d’une manière ou d’une autre, et le plus rapidement possible.


Nathaniel Olympio

2 thoughts on “Le Togo que nous voulons est à notre portée

  1. Le problème de mon Professeur c’est comme s’il n’écoute que lui-même… Pourquoi, n’arrive t’il pas à s’entendre avec les acteurs politiques sur le terrain ? … Qui représente t’il (pourcentage de la population qui sont ses adeptes) pour demander et obtenir une transition?… L’opposition a 5 ans pour reconquérir la population togolaise… L’objectif unique : sortir nombreux pour voter l’alternance….

  2. Continue tes discours sans resultat le tyran Faure Gnassingbe est entrain de preparer son Fils pour la succession.. L’unique solution pour face sanguinaire de l’unir Rpt est la RUE les manifestations nuit et jour occupe la RUE.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *