«Cette semaine, j’ai mené les négociations au nom du groupe PPE pour la libération du citoyen irlandais Abdoul Aziz Goma. Son courage face à la torture et à l’injustice devrait faire honte à ceux qui sont responsables de son emprisonnement. Sa persécution, ainsi que celle d’innombrables autres personnes, est un rappel brutal que les régimes autoritaires comme celui de la famille Gnassingbé au Togo gouvernent par la peur. Mais un gouvernement qui se sent menacé par des manifestants pacifiques et des défenseurs des droits de l’homme ne fait que montrer sa propre faiblesse.»Sean Kelly, Eurodéputé irlandais.
Avant la résolution du parlement européen le 11 septembre dernier pour la libération d´Aziz Goma et de tous les détenus politiques, il y eut déjà dans le passé des condamnations et demandes de libération de la part d´organisations internationales de défense des droits de l´homme. En 2023, la cour de justice de la CEDEAO exigeait, outre la libération d´Aziz et de ses co-détenus, leur indemnisation. Les organisations togolaises de défense des droits humains et les associations de la société civile ont également toujours dénoncé l´abus de pouvoir fait d´arrestations, de détentions arbitraires de tous ceux qui pensent différemment; surtout des prisonniers politiques dont il est question aujourd´hui, dont Aziz Goma. Malgré cette multitude de demandes de libération de part et d´autre, le régime togolais est resté jusqu´à ce jour indifférent. C´est dans ce climat d´incertitude pour Aziz Goma dont l´état de santé s´est beaucoup détérioré ces derniers temps, et pour tous les autres prisonniers politiques que nous apprenons avec étonnement que le ministre des affaires étrangères du Togo, Robert Dussey, a convoqué vendredi 12 septembre 2025, l´ambassadeur-résident de la délégation de l´Union Européenne à Lomé, pour lui demander des explications, lui rappeler une supposée souveraineté du Togo et lui dire «que la justice togolaise s’exerce en toute indépendance, conformément aux lois nationales et aux standards internationaux.»
Nous ne comprenons pas cette réaction du régime togolais qui consiste à faire croire qu´on a affaire à un régime politique propre, qui respecterait les règles élémentaires de la bonne gouvernance et de la démocratie. Un régime, comme celui des Gnassingbé, qui a fait, depuis plusieurs décennies, du mensonge, du vol de l´argent public, de la corruption endémique, du crime de sang fait d´assassinats politiques, du népotisme et d´une totale impunité, son mode de gouvernance, ne peut pas se prévaloir des caractéristiques d´un état souverain. Et tout le monde sait, à commencer par les tenants de l´ordre dictatorial, que la justice togolaise n´existe que de nom. Elle est une justice à-plat-ventre qui n´est qu´un instrument entre les mains du pouvoir de dictature pour sévir contre les Togolais qui dénoncent les méfaits de la tyrannie et se battent pour un autre Togo, plus humain, plus démocratique. Un tel comportement du ministre des affaires étrangères du Togo et de son régime est le propre des pouvoirs impopulaires, vomis par leurs peuples, et qui n´ont plus que le mensonge, la fuite en avant et la violence d´état pour continuer à rester au pouvoir. Par ailleurs, l´état togolais procède justement par mensonge pour espérer se tirer d´affaire en rejetant maladroitement les termes de la résolution du parlement européen demandant la libération d´Aziz Goma. Sur le site officiel de propagande du régime togolais, «République Togolaise», nous pouvons lire, entre autres, que M. Goma, au cour du procès, aurait bénéficié d´une audience transparente. Qu´il aurait eu droit à tous les recours légaux possibles et aurait bénéficié d´un suivi médical régulier. Selon toujours le site «République Togolaise», Aziz Goma aurait même refusé une remise en liberté conditionnelle qui lui aurait été proposée. Ce ne sont évidemment que des contre-vérités.
Au cours de la fameuse audience expéditive, le supposé procureur de la république n´a jamais pu prouver concrètement avec preuves à l´appui la tentative de destabilisation des institutions de la république dont Aziz Goma et ses co-détenus sont accusés. Quant au supposé suivi médical, Aziz Goma, comme d´ailleurs tous les autres détenus politiques, se soignent, s´ils sont malades, par leurs propres moyens, s´ils en ont. Et les dix détenus décédés seraient probablement encore en vie s´ils n´avaient subi de mauvais traitements et s´ils avaient été pris en charge par l´état comme cela se fait dans des pays normaux. Nous terminons par le plus gros mensonge qui consiste à affirmer que le détenu politique Aziz Goma aurait refusé une libération conditionnelle.D´après nos investigations dans l´entourage du prisonnier politique Aziz Goma, quand le régisseur de la prison de Lomé a appris que Monsieur Goma allait entamer une grève de la faim, il aurait procédé par des actes d´intimidation pour l´en dissuader. Il lui aurait fait savoir qu´il y aurait une grâce présidentielle, et que s´il tenait vraiment à sa grève de la faim, il n´inscrirait pas son nom sur la liste des prisonniers libérables. Ensuite il lui fait signer un document qui porterait, selon les termes du régisseur, sur une libération conditionnelle. Même si le Togo est très loin, sur le plan socio-politique, d´être un pays comme les autres, nous ne croyons pas que l´initiative d´une libération conditionnelle d´un prisonnier, soit-il politique ou pas, revient à un régisseur de prison. Soyons sérieux!
Ceci dit, le calvaire des prisonniers politiques, dont la femme Léïla, arrêtée au moment où elle allaitait, continue. Sans oublier les arrêtés ou kidnappés de juin, juillet et août 2025, dont également une femme, et tous les autres de la société civile. Dix citoyens innocents sont déjà morts en détention, et leurs familles ont dû les enterrer sans broncher. La propagande mensongère du régime continue, ainsi que la terreur pour essayer de faire taire tout un peuple. Mais la peur et la terreur ne consolideront jamais le supposé pouvoir de Faure Gnassingbé. Au contraire! «La terreur n´assied pas l´autorité sur une base solide; le meilleur moyen d´assurer la paix dans un pays repose plutôt sur le pardon et le respect de la vie des autres, de leurs biens et de leurs coutumes.» Amadou Hampâté Bâ (dans „Amkoullel, l´enfant peul“)
Samari Tchadjobo
Allemagne
Fuite en avant et mensonge d´état du régime Gnassingbé pour ne pas libérer Aziz Goma et tous les autres prisonniers politiques

Des littératures comme celles-ci démontrent bien que le Monsieur en prison fait partie d’une organisation qui serait de l’opposition radicale. C’est dommage que sa santé se détériore, mais sa nouvelle nationalité ne lui donne aucun privilège par rapport aux lois du Togo et leur application.