Le climat politique togolais reste tendu alors que les autorités poursuivent une série d’arrestations visant plusieurs figures critiques du régime depuis le mois de juin. Face à cette situation, des organisations citoyennes prévoient de porter la crise politique à la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies, dont la 80ᵉ session s’ouvre le 22 septembre à New York sous le thème « Mieux ensemble : 80 ans et plus pour la paix, le développement et les droits humains ».
Le Mouvement du 6 Juin (M66), né en réaction à la réforme constitutionnelle controversée ayant renforcé les pouvoirs du président Faure Gnassingbé et supprimé la limitation des mandats, sera au cœur de cette démarche. Le mouvement dénonce ce qu’il considère comme un recul démocratique, alors que le chef de l’État cumule déjà vingt années à la tête du pays.
Les manifestations de juin et juillet, organisées pour protester contre cette réforme, avaient été violemment réprimées, causant la mort d’au moins sept personnes, dont des mineurs, selon des organisations de défense des droits humains. Le gouvernement nie toute responsabilité dans ces décès, évoquant des enquêtes toujours en cours mais sans suites concrètes à ce jour.
Les arrestations se sont poursuivies ces dernières semaines, touchant notamment l’ancienne ministre des Armées, Marguerite Gnakadé, ainsi que l’artiste Aamron, figure populaire de la scène musicale togolaise.
« Notre délégation de six personnes est attendue à New York ce week-end. Plusieurs rencontres de haut niveau sont programmées. C’est l’initiative citoyenne togolaise la plus importante auprès de l’ONU depuis… 1956 ! » a déclaré Dany Ayida, membre de la mission citoyenne.
Cette démarche marque une nouvelle tentative de la société civile togolaise d’internationaliser la crise politique et de mobiliser la communauté internationale sur la situation des droits humains et de la démocratie dans le pays.
La société civile se prépare pour porter le dossier Togolais devant l’ONU
