Le Togo s’est distingué lors de l’Assemblée générale de l’Association internationale de la sécurité sociale (AISS), qui a réuni 354 organismes de protection sociale venus du monde entier. Invité à présenter l’expérience togolaise, le directeur général de l’Institut national d’assurance maladie (INAM), Justin Tchilabalo Pilante, a livré une intervention remarquée, centrée sur les défis de la couverture santé universelle en Afrique.
Un défi continental
Dès son allocution, M. Pilante a rappelé que l’élargissement de la protection sociale constitue « l’un des plus grands challenges pour l’Afrique ». Il a insisté sur la nécessité non seulement d’augmenter le nombre de bénéficiaires, mais aussi d’élargir les risques couverts, en particulier la maladie, encore insuffisamment prise en compte dans de nombreux pays.




Le parcours du Togo
Le directeur général a retracé les avancées du Togo dans ce domaine. Dès avant l’indépendance, le pays avait mis en place un système de sécurité sociale couvrant divers risques, allant de la vieillesse à la maternité. Mais c’est en 2011, avec la création de l’INAM, qu’a été posée la première pierre d’une couverture maladie progressive.
Après une première étape centrée sur les agents publics, une loi adoptée en 2020–2021 a marqué un tournant majeur en instaurant le principe de l’universalisation. Elle ouvre désormais la voie à l’inclusion des travailleurs du secteur privé ainsi que des populations vulnérables.
School AMU, un programme emblématique
Parmi les initiatives phares figure School AMU, une assurance maladie universelle dédiée aux élèves. Tous les enfants inscrits dans les établissements publics bénéficient désormais d’une prise en charge intégrale de leurs soins, financée par l’État via l’INAM.
« Aucun enfant ne doit abandonner l’école pour des raisons de santé ou faute de moyens financiers », a déclaré M. Pilante, citant la volonté du chef de l’État, Faure Essozimna Gnassingbé, de faire de la santé un levier pour l’éducation et l’égalité des chances.
Vers une couverture généralisée
L’approche togolaise repose sur deux piliers :
- un pilier contributif couvrant les agents publics et les salariés du privé ;
- un pilier assistanciel destiné aux populations vulnérables.
Selon les chiffres communiqués, plus de 4,4 millions de Togolais bénéficient déjà d’une protection santé, illustrant les progrès réalisés vers la couverture universelle.
Une intervention remarquée
En conclusion, M. Pilante a appelé les pays africains à mutualiser leurs expériences pour relever ensemble les défis communs : identification des bénéficiaires, financement durable, accès équitable aux soins. Son intervention a suscité l’intérêt et l’admiration des participants, positionnant le Togo comme un acteur moteur de la transformation sociale sur le continent.
À travers cette prise de parole, le pays réaffirme sa volonté d’inscrire la santé publique et la protection sociale au cœur du développement humain durable