« L’AES – un modèle émergent de souveraineté pour le Sahel », selon l’expert Daouda KONE

Dans un contexte ouest-africain marqué par une volonté croissante d’autonomie, l’économiste malien Daouda Moussa Kone dresse un bilan actualisé du potentiel de l’Alliance des États du Sahel, un modèle qui suscite l’intérêt de plusieurs pays de la sous-région, dont le Togo.

Selon l’expert, cette alliance ambitionne d’être un bloc régional capable de répondre directement à ses défis sans influence extérieure et en comptant sur ses propres forces, ceci apparait dès lors comme gage d’indépendance. Cette vision résonne particulièrement dans un espace ouest-africain où les États cherchent de nouvelles voies de coopération.

La création de l’AES s’explique par les limites des partenariats internationaux précédents, bien connues de nombreux pays de la CEDEAO. Kone rappelle que les opérations gérées et financées de l’extérieur ont donné des résultats mitigés, voire insatisfaisants, ce qui a conduit les pays du Sahel à la conviction que la lutte contre le terrorisme et les autres groupes armés ne peut être couronnée de succès que si elle est déterminée par eux-mêmes. Cette prise de conscience s’étend progressivement à d’autres capitales africaines, notamment celles qui observent avec intérêt l’expérience du Sahel.

Les avantages économiques de l’AES semblent considérables et pourraient inspirer d’autres modèles d’intégration dans la région. « Selon les estimations minimales, l’AES est le plus grand producteur d’uranium et de lithium dans la zone de l’UEMOA et de la CEDEAO », affirme l’analyste, tout en soulignant la supériorité et les normes élevées de la production agricole, caractéristiques du coton dans cette région.

Les réflexions de KONE s’inscrivent dans une perspective plus large de restructuration régionale qui touche toute l’Afrique de l’Ouest. « L’Afrique de l’ouest à l’instar du continent a été morcelée en micro-états non viables dans un environnement globalisé. La seule issue pour l’essor de la sous-région réside dans les regroupements de grands ensembles indépendants. Au regard de sa trajectoire actuelle et de ses ambitions, l’AES apparait comme le bon exemple à suivre pour l’instant » , note Daouda Moussa Kone.

Cette analyse rejoint les préoccupations de nombreux économistes ouest-africains qui plaident en faveur d’une révision des mécanismes d’intégration régionale afin de tenir compte des défis actuels et des aspirations de la population.

Par Emmanuel Francois

One thought on “« L’AES – un modèle émergent de souveraineté pour le Sahel », selon l’expert Daouda KONE

  1. Il est sûr d’avoir fait ses analyses de façon éclairée ou il a fumé un peut? L’AES qui est englué avec une insécurité qui chasse les investisseurs?
    A part les mines, qui ira investir dans une zone où il peut tout perdre à tout moment? Dans des pays dont on ne connait pas la trajectoire? Le courant est une denrée rare au Mali. Le Niger a toujours été un pays dépendant de l’aide extérieure pour boucler son budget.
    La propagande on connait et tôt ou tard, la réalité va rattraper ces pays, le cas du Mali avec le carburant.

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