Face à la grève de la faim entamée depuis le 8 novembre par 27 détenus politiques, dont l’état de santé est désormais jugé critique, plusieurs organisations politiques et citoyennes dénoncent l’inaction du pouvoir et le non-respect des décisions internationales. Elles appellent à une mobilisation nationale et internationale pour mettre fin à ce qu’elles qualifient d’« urgence humanitaire » et à des pratiques de détention jugées arbitraires.
DÉCLARATION CONJOINTE RELATIVE A LA GREVE DE LA FAIM DES DETENUS POLITIQUES
Depuis le 8 novembre 2025, Abdoul Aziz Goma, Grâce Koumayi et 25 autres détenus ont entamé une grève de la faim pour dénoncer leur détention arbitraire. À ce jour, aucune action n’a été entreprise par les autorités pénitentiaires ni les dirigeants du pays, malgré leur état de santé critique qui relève désormais d’une urgence humanitaire.
Le régime de Faure Gnassingbé méprise délibérément des décisions de la Cour de Justice de la CEDEAO, refuse de considérer les avis du Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire, de même que la résolution du Parlement européen. Ces institutions exigent ou recommandent la libération immédiate des détenus politiques et même l’indemnisation pour certains.
En défiant ainsi ouvertement la CEDEAO, l’ONU et le Parlement européen, le régime de Faure Gnassingbé exprime son mépris pour le droit des citoyens et sa déconsidération des droits humains, pourtant protégés par les Conventions internationales auxquelles le Togo a souscrit.
Nous, organisations signataires de cette déclaration, exigeons la libération immédiate et sans conditions d’Abdoul Aziz Goma, Grâce Koumayi, Marguerite Gnakadé, Jean-Paul Omoulou, Sitsope Honoré Sophor, dit Affectio, Foly Satchivi, René Koffi Missode, alias « À votre avis », Alles Atti, Leyla Nambéa, Abdoul Razak Abevi, Abdou Fadel Ouattara, Honoré Amati, Agbessi Tengue et l’ensemble des 160 détenus politiques.
Nous exigeons l’accès immédiat aux soins pour tous les détenus grévistes de la faim et les malades. Nous exigeons l’application des décisions de la Cour de Justice de la CEDEAO, la prise en compte des avis des Rapporteurs spéciaux des Nations Unies et du Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire, de même que la résolution du Parlement européen.
Nous exigeons une enquête indépendante pour déterminer les conditions de décès d’une dizaine de détenus politiques ces dernières années, et sur les allégations récurrentes de torture, ainsi que l’arrêt immédiat des arrestations arbitraires.
Les signataires de la présente déclaration, lancent un appel à la CEDEAO, afin qu’elle sorte de son silence et se penche sur la situation inquiétante du Togo ; à la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples de l’Union Africaine, pour le déploiement d’une mission d’évaluation de la situation des droits de l’Homme au Togo.
Nous demandons aux partenaires du Togo, de sortir de la logique de coopération qui ne bénéficie pas significativement à la population, tant sur le plan social et économique que celui des droits humains et des libertés publiques.
Nous en appelons aux professionnels des médias, nationaux et internationaux, afin qu’ils donnent une visibilité maximale à la situations dramatique des détenus politiques Nous demandons à toutes les Togolaises et à tous les Togolais de continuer à s’exprimer et à défendre leurs droits, car « le silence ne nous protège plus », nous rappelle Grâce Koumayi.
LIBERTÉ POUR TOUS LES DETENUS POLITIQUES !
RESPECT DES DÉCISIONS DE JUSTICE INTERNATIONALE !
Pour APD, Alliance Politique pour la Démocratie Emmanuel GU-KONU
Premier Secrétaire CDPA-BT, Convention Démocratique des Peuples Africains – Branche Togolaise
N. GBIKPI-BENISSAN
Secrétaire National, PADET
Parti Démocratique des Travailleurs des villes et des campagnes
Pour la DMK – ORIGINALE Dynamique Monseigneur Kpodzro Thomas Kokou NSOUKPOE
Superviseur Général
Pour la DMP, Dynamique pour la Majorité du Peuple Sambiri TARGONE
Coordonnateur
Pour le LDP, Lumière pour le Développement dans la Paix Tchagnaou OURO-AKPO
Président
Pour le front « Touche Pas A Ma Constitution » Nathaniel OLYMPIO
Premier Porte-Parole


