Une réunion de haut niveau s’est tenue jeudi à Lomé, sous la présidence de Mme Martine Moni Sankaredja, ministre des Solidarités, du Genre, de la Famille et de la Protection de l’Enfance. Étaient présents les représentants du Système des Nations Unies au Togo, les ambassadeurs de l’Union européenne et de plusieurs pays partenaires, ainsi que des acteurs du secteur privé et des organisations de la société civile.
Au cœur des discussions : le lancement de l’initiative « Garderies communautaires intégrées », un programme ambitieux visant à implanter des structures de prise en charge de la petite enfance directement dans les grands marchés urbains et périurbains du Togo. Ce projet, porté par le ministère en partenariat étroit avec l’UNICEF et l’UNFPA et le Rotary Club Lomé, répond à une double urgence : protéger les enfants de 0 à 5 ans exposés aux risques du milieu marchand et lever les contraintes qui freinent l’activité économique des femmes du secteur informel.



Dans son allocution, la ministre Martine Moni Sankaredja a rappelé que le Togo dispose déjà d’un système de protection de l’enfance reconnu internationalement. Elle a cependant souligné les défis persistants, notamment l’absence de solutions de garde accessibles pour les commerçantes. « Les premières années de vie déterminent le développement cognitif, émotionnel et social de l’enfant, a-t-elle insisté. En investissant dans des garderies de qualité, nous préparons une génération plus saine, plus instruite et plus productive, tout en favorisant l’autonomisation économique des femmes et l’égalité des chances. »
La Représentante résidente de l’UNICEF au Togo, Dr E. Corinne Dia, a salué un « projet fédérateur » aux retombées multiples. « En libérant les mères de la surveillance constante de leurs enfants, ces crèches leur permettront d’accroître leurs revenus. Elles offriront aux tout-petits un environnement sécurisé, une alimentation adéquate, des soins de santé, la délivrance d’actes de naissance et une stimulation précoce indispensable. Elles dégageront également les aînés de la fratrie, souvent contraints de garder leurs cadets au détriment de leur scolarité, et créeront des emplois qualifiés pour les jeunes dans le secteur de la petite enfance », a-t-elle détaillé. Elle a aussi souligné que ce projet créera de l’emploi.
La concrétisation du projet passera par un dîner de gala caritatif qui se tiendra le 12 décembre 2025 à Lomé. Cet événement, qui associera culture togolaise (défilé de mode en pagne VLISCO « Tous les Peuples Unis ») vise à mobiliser les ressources complémentaires aux financements déjà engagés par l’UNICEF et l’UNFPA.
À l’issue de la réunion, plusieurs partenaires ont manifesté leur intérêt pour les packages de parrainage proposés (de 500 000 FCFA à plus de 5 millions FCFA) et pour la construction des premières unités pilotes dans les marchés d’Assigamé, d’Aného, de Tsévié et du nord du pays dès 2026.
Ce projet, inscrit dans les Objectifs de développement durable (ODD 1, 4, 5, 8 et 10), pourrait devenir un modèle réplicable en Afrique de l’Ouest pour concilier protection de l’enfance, autonomisation féminine et croissance inclusive.


