Au lendemain de la tentative de coup d’État avortée, le Bénin tente de mesurer l’ampleur des événements qui ont secoué Cotonou dimanche à l’aube. Si le calme est revenu, les interrogations demeurent, notamment sur le bilan humain et les ramifications de cette opération que le gouvernement qualifie de « planifiée et engagée avec des moyens lourds ».
Un premier bilan officiel
Face à la presse nationale, le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji, s’est voulu transparent sur les pertes subies.
Il indique que les assaillants avaient un objectif clair : capturer le président de la République. « L’objectif des mutins, étant de se saisir de la personne du Chef de l’État, il leur fallait neutraliser sa garde ». Selon Houngbédji, la réaction rapide de la garde rapprochée a permis d’éviter un scénario catastrophe : « Heureusement informée et mobilisée par son chef, assisté du Chef de l’État lui-même, [la garde] a fait front à temps […] Les combats ont été rudes et violents. »
D’après la même source, le Bénin déplore à cette occasion un décès dans le rang de la Garde nationale et un gravement blessé. Elle ajoute que le camp des mutins a également été frappé par des décès et des blessés, « mais ils sont partis avec les corps », rendant pour l’instant difficile l’obtention d’un bilan complet.
Le porte-parole évoque également l’ampleur des moyens utilisés par les assaillants :
« Nous avons frôlé le pire, mais nous avons aussi engrangé une victoire fondamentale […] sur un coup d’État préparé, planifié, engagé […] avec des moyens aussi forts, aussi lourds, que ceux que l’argent de tous les Béninois a permis d’acheter pour la lutte contre le terrorisme. »
Les investigations se poursuivent pour identifier l’ensemble des commanditaires et soutiens extérieurs de cette opération militaire. Selon les autorités, le Bénin est prêt à prendre des mesures contre toute personne ou nation ayant contribué à cette tentative de déstabilisation.


