L’opposant togolais Jean-Pierre Fabre a adressé une lettre ouverte au président de la République, Jean-Lucien Savi de Tové, pour dénoncer ce qu’il qualifie de violations de la Constitution de la Vᵉ République, notamment autour de l’usage des symboles de l’État et de la confusion des rôles institutionnels.
Dans ce courrier, rendu public, le président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) remet en cause la légitimité de la réforme constitutionnelle ayant instauré la Vᵉ République et un régime parlementaire. Il estime que cette réforme, adoptée en 2024, a été imposée « en violation manifeste » de la Constitution de 1992 et vise, selon lui, à permettre au pouvoir en place de se maintenir en contournant la limitation des mandats et l’élection présidentielle au suffrage universel direct.
Jean-Pierre Fabre attire particulièrement l’attention sur l’absence, dans plusieurs administrations publiques, du portrait officiel du président de la République, Jean-Lucien Savi de Tové. Il affirme que ce portrait aurait été remplacé par celui de Faure Gnassingbé, désormais président du Conseil des ministres en vertu de la nouvelle Constitution.
Selon l’opposant, cette situation constitue une confusion entre les fonctions de Chef de l’État et de chef du gouvernement, pourtant distinctes dans un régime parlementaire. Il rappelle que l’article 40 de la Constitution de la Vᵉ République dispose que « le Président de la République est le Chef de l’État » et « symbolise l’unité nationale », un rôle qui, selon lui, devrait se traduire aussi dans les symboles officiels de la République.
Dans sa lettre, Jean-Pierre Fabre appelle le président Savi de Tové, en sa qualité de garant de la Constitution et des institutions, à faire cesser ce qu’il considère comme une « usurpation » des attributs de la fonction présidentielle. Il l’exhorte à rappeler que, dans les régimes parlementaires, le portrait affiché dans les lieux publics est celui du Chef de l’État et non celui du chef de la majorité gouvernementale.
L’opposant critique également le décret portant composition du gouvernement, signé par le président du Conseil des ministres, estimant qu’il serait dépourvu de base constitutionnelle en raison, selon lui, d’imprécisions dans la nouvelle loi fondamentale sur les procédures de nomination.



Le portrait du Roi ou le portait des Présidents de la République constitue le portait officiel de la République dans la plupart des régimes parlementaires… Il va falloir que les textes soient clairs ou clarifiés pour le cas du Togo. La loi doit être impersonnelle.